Blog chaotique à la mise à jour aléatoire.


On y cause de
Métal sous toutes ses formes, d'ambiance d'apocalypse, films, séries, jeux de rôle et jours de colère...

jeudi 27 septembre 2012

Interview Tagada Jones ( Niko, vocaliste lead)

Salut à toi. C'est un grand honneur pour le fan que je suis de procéder à cet entretien, très franchement. J'espère que tu va me pardonner la longueur de l'interview mais rassure-toi, je me suis freiné et j'ai passé pas mal de questions à la trappe par souci de longueur.

On y va.

Tagada Jones c'est avant tout un engagement politique sans détour. Depuis bientôt 20 ans le groupe vocifère sans discontinu sur sa lancée... Mais depuis 20 ans cela va de pire en pire. Y'a un moment où vous remettez en cause vos convictions, où vous êtes fatigués de tout ça ? Ou trouvez vous la force donc, 20 ans aprés, de repartir de plus belle ?

Niko (chant / guitare) : C'est vrai qu'on arrive bientôt à 20 ans, on fêtera d'ailleurs ça comme il se doit fin 2013 !!! La situation sociale et économique ne fait que de s'empirer, mais avons nous réellement pensé à un moment que ça n'allait pas être le cas ? Pas sûr, la voracité du capitalisme est telle, qu'il écrase tout sur son passage, sans se soucier des dégâts que cela peut engendrer, seul compte le profit. Je crois que depuis le début du groupe, on avait bien compris cela, et forcement on savait que le combat serait vraisemblablement perdu d'avance, mais a aucun moment ça nous a fait douter de nos convictions. Et je peux te dire, qu'elles sont toujours intactes, pas questions de baisser les bras ! Ce que je pense c'est qu'au moins maintenant on est plus nombreux sur le bateau de la colère, et qu'on est peut être un peu moins pris pour des hurluberlus ou des marginaux, la société est bel et bien en train de se rendre compte qu'elle se fait enfiler depuis des années par l'ultra libéralisme.

Le vrai combat va pouvoir commencer !

Avec "Descente Aux Enfers", ce nouvel album, vous avez repris le même discours mais vu par la lentille presque égocentrique finalement d'un protagoniste extérieur à la formation. Adolescent devenant amoureux puis jeune adulte dévoré par la drogue, il ne cesse finalement jamais son combat, allant jusqu'à prendre en otage son patron pour défendre ses idées. Ce parcours romancé vous le pensez réaliste ? Qu'est-ce qui vous a poussé à écrire un album de cette façon ?
Comme on ne veut pas non plus trop tourner en rond, on a trouvé intéressant d'écrire cet album sous cet angle. Ça change vraiment le type d'écriture. C'est d'ailleurs assez drôle car le premier clip "Zéro De Conduite" tiré du début du disque, donc de la période adolescente de ce protagoniste, a effrayé certaines personnes, ne reconnaissant plus la façon d'écrire de TAGADA. Je t'avoue que ça m'a bien fait plaisir, car il faut aussi parfois secouer un peu les habitudes. Quant au réalisme de la situation, je crois qu'on en est vraiment pas loin... On a choisi ce titre pour illustrer la prise de conscience qu'est l'entrée dans la vie active, et la grande désillusion que cela peu représenter par rapport à nos rêves d'enfants... Le choc est rude, et il risque de l'être de plus en plus. L'écart entre les plus riches et les plus pauvres ne fait que de s'agrandir, et ça va forcement aboutir sur des clashs !

Dans ce nouvel album on sent que l'effort à été fait sur les mélodies vocales. Etait-ce important pour vous d'atténuer l'agressivité des vocaux, comme vous l'aviez fait avant sur le single "Une Fois De Trop", par exemple, pour ce travail plus introspectif que sur les autres opus ou est-ce que cela est venu naturellement pendant l'enregistrement ?
Je crois que ça se fait assez naturellement, ça correspond plus à des envies de ne pas chanter tout le temps de la même façon, on a pas vraiment travaillé ça, ce sont des mélodies qui nous sont venues de manière très naturelle.

Comment les choses se sont-elles passées avec Steph Buriez pour ce second effort ensemble ? Qu'a-t-il apporté à la cohésion du groupe ? C'était important qu'il soit le premier à bosser sur le mix ?
Disons qur'on ne peut pas toujours tout faire seul, même si la devise DIY du groupe est aujourd'hui plus vrai que jamais. Steph est un bon ami, on c'était très bien entendu sur le disque précédent, c'est donc tout naturellement qu'on s'est tourné vers lui. On avait envie de travailler à plusieurs sur le disque, c'est pour cela qu'on a un peu morcelé les tâches de chacun, histoire de ne jamais frôler la routine...

Le retour à un enregistrement "live" vous l'avez senti comment ? Qu'est-ce que cela a-t-il apporté en plus par rapport aux opus précédents ?
Ben il faut bosser ! En fait on se rend compte que les prises modernes sont une belle fainéantise, c'est beaucoup plus contraignant d'enregistrer "live". Donc une fois les morceaux composés, on s'est mis a bien les répéter pour être fin prêt au moment de l'enregistrement, un peu comme pour notre première session de studio. Mais le résultat est là, oui peut être que l'on perd en qualité de son, mais par contre, qu'est ce qu'on gagne en dynamisme et en efficacité ! Finalement, je crois que la course au gros son retire beaucoup de choses à la musique, il va bien falloir arrêter à un moment ou un autre.

Dans le même ordre d'idées, pourquoi était-ce important de retrouver André Gielen pour les vocaux, alors que justement leur mélodie et leur impact émotionnel est bien différent qu'à l'époque de "Manipulés" ?
C'est aussi un très bon ami ! On avait pas retravaillé avec lui depuis "L'envers Du Décor" où il avait aussi fait les prises voix, c'était donc l'occasion de repasser quelques jours ensemble. En plus il a vraiment une bonne expérience des prises voix, et il n'hésite pas à te dire si ce que tu fais c'est bien ou c'est nul, pas de fioritures, droit à l'essentiel.

Dans "Zéro De Conduite", tu lâches un mesquin "Société tu m'auras pas", un clin d'oeil à Renaud ?
Evidemment, je voulais même accentuer l'image pour le clip, mais le réal était pas chaud... Perso j'ai pas mal écouté Renaud quand j'étais tres jeune, à l'époque ça me paraîssait vraiment être un vrai rebelle, aujourd'hui je ne sais plus trop quoi penser du personnage, mais en tout cas, cette maxime m'as toujours plu !

Que penses-tu des artistes politiquement engagés qui, comme lui, cessent le combat quand l'argent devient plus important que la lutte ?
Je ne sais pas si c'est l'argent ou le manque de motivation, en tout cas j'espère que ça ne m'arrivera jamais !!! Je ne me permets pas de juger des gens que je en connais pas personnellement, et encore moins à travers ce que les médias peuvent nous présenter... Pour son cas, l'alcool y est peut être aussi pour quelque chose... Je connais personnellement des gens que ça a détruit, réduit à néant, un peu comme peu le faire la drogue dure... Bref, il a baissé les bras, mais on ne connaît pas la cause. C'est vrai que beaucoup le font une fois les poches bien remplies, c'est bien dommage.


Dans "Trop De Connards", tu stigmatises le fait d'agir bêtement juste pour agir, comme le ferait quelqu'un (et on sait qu'ils sont nombreux) qui vote par exemple FN juste pour ne pas voter autre chose. Mais est-ce qu'au fond le fait d'agir bêtement mais agir contre un mainstream ça ne rejoint pas un peu tes idées ?
Oui, disons qu'à travers ce morceau, on vise surtout la violence gratuite et la connerie en générale. Je pense, qu'on peut agir sans le faire bêtement, franchement ça me gonfle de reporter sa haine sur des innocents ou sur le reste de la population. Je suis à 100% pour combattre le système, mais jamais pour le faire stupidement. Ca fait d'ailleurs le jeu du capitalisme et des politicards, qui retournent toujours ces faits d'armes pour diviser les opinions, et comme on le sait tous... "diviser pour mieux régner".

A l'aube des élections présidentielles, au lendemain des primaires socialistes, est-ce que tu penses que le discours du groupe va être entendu ? Où en est la politique en France, à ton avis ? Et n'y aurait il pas d'autres options pour le Peuple que celle que de se rendre aux urnes ?
Je sais que notre discours a un certain retentissement, puisque beaucoup de gens viennent me parler à la fin des concerts, mais soyons réalistes ça reste bien sûr limité. Je n'ai pas la prétention de changer le cour de l'histoire... La politique pour moi c'est un milieu véreux... Il n'y a qu'a regarder les gens du même partie s'entretuer pour être calife à la place du calife et on a tout compris. Malheureusement, ce sont bien les politiques qui font les lois, donc on est contraint et forcé de passer par eux, il faut donc voter pour éviter le pire...

Comme qui dirait : la révolution, ok. Mais aprés ? Quid de l'auto-gestion ou encore des TAZ ? Quelle est la position du groupe face aux alternatives luttant contre le capitalisme ou l'économie et la société actuelle ? Penses-tu réellement que ces concepts soient viables ?
Ben à force de vouloir tout nous prendre, le capitalisme ne va t-il pas lui même nous forcer à créer des TAZ ??? Moi je pense qu'il va y avoir des élans sociaux qui vont conduire à un refus massif de l'exploitation économique. Quand tu regarde bien, toutes les coopératives agricoles ou même mieux biologiques, qui permettent aux producteurs de vendre directement aux clients sans intermédiaire, n'est ce pas déjà une contre offensive au capitalisme ? Je ne sais pas si ça marche partout, mais je peux te dire qu'en Bretagne c'est en pleine expansion ! Personnellement je n'achète plus mes fruits et légumes que par ce biais, et contre toutes les idées reçues, ce n'est pas plus cher qu'en grande surface !!!

"La Raison" est une chanson très profonde, presque philosophique. C'est du vécu ? Est-ce que le fait de voir la misère et de savoir qu'une grosse partie du monde n'a rien te gâche une partie de la vie ? D'après toi qui a raison finalement ? Ceux qui s'en préoccupent ou ceux qui passent outre et réussissent leur vie en foulant les autres au pieds, comme tu le dis dans "Lutter" ? Même si moralement c'est pourri, faut bien reconnaître que ces gens là gèrent bien mieux leur ressenti que nous, non ?
Oui c'est une grande question... Disons qu'étant nés occidentaux, on a déjà une certaine chance, et qu'il y a beaucoup, beaucoup plus malheureux que nous... Alors je ne sais pas si ceux qui passent outre gère mieux leur ressentiments, je crois tout simplement qu'ils n'ont pas de coeur et donc pas de ressentiments... Ils se foutent de tout, seul le gain compte. Quand tu n'es pas comme eux, tu es forcement dans un certain paradoxe... Je crois qu'il faut essayer d'être en phase avec tes convictions, si on ne peut pas changer le monde , on peut au moins mener des actions positives, c'est ce que j'essaye de faire le plus possible.

Mais au final, pourquoi ne pas se caser tranquille en chantant de la merde et en ramassant de la thune (et vous renommer Flagada Jones, du coup) ?
Comme je le dis dans ces chansons "La Raison" et "Lutter", il faut faire un choix dans la vie, on a fait le nôtre !

Dans "Descente Aux Enfers" on sent clairement que les riffs doivent plus au thrash qu'à du punk, ou même qu'au metal dans un sens plus général alors qu'avec "La Traque" vous jouez avec hExcess, un groupe Rennais de prog électro proche du travail des Nin et avec La Phaze (drums n' bass proche d'Ez3kiel) dans "Retour A La Réalité". Mais au final, les influences musicales des Tagada, c'est quoi aujourd'hui ?
On prône l'ouverture d'esprit, on écoute donc beaucoup de choses différentes. Le groupes s'est formé sur les cendres de l'alternatif, notre point commun est une affection des musiques "dures", peu importe que ce soit, rock, punk, metal, hardcore ou électro.

Cela fait plusieurs fois que vous enregistrez avec La Phaze. Y'a des liens plus que professionnels entre vous ?
Ce sont de bons amis, il y a plein de groupes avec qui on a joué et avec qui le courant n'est pas toujours passé. Aussi étonnant que ce soit, nous n'avons pas énormément partagé les planches avec La Phaze, mais dès le premier concert le feeling est passé. C'est comme ça, cela ne s'explique pas... Je pense que cela s'appelle juste de l'amitié.

Les Tagadas, les Lofof, la Mass ou encore les Ramoneurs de Menhirs, pour les plus connus... Il existe un courant punk / metal ou assimilé plutôt important en France et qui a cette particularité de ne s'exprimer que dans la langue de Molière. A quoi cette nouvelle émergence (même celle d'anciens groupes) est-elle due d'après toi ?
Je ne trouve pas qu'il y ait beaucoup de groupes à chanter en Français, en tout cas pas assez à mon goût. Non pas que je sois pour une mise en place de quota dans le rock Français, mais ce qui me gêne c'est que beaucoup de groupes chantent en Anglais sans maitriser : ni la langue, ni l'accent, ni les tournures de phrases... Dans ce cas je pense qu'il vaut mieux rester dans sa langue maternelle. C'est d'ailleurs exactement pour ces raisons qu'avec TAGADA on est resté sur le chant en Français. Si un jour je maîtrise l'Anglais à 100%, je ne dis pas qu'on ne fera pas un album en Anglais, mais pour le moment c'est pas au programme.

Les Tagadas, ça commence a faire une jolie petit histoire. Tes meilleurs souvenirs c'est quoi ?
Ohhh comme tu dis, ça commence à faire.... des bons souvenirs, on en a plein, et tant mieux d'ailleurs. Pas facile de choisir parmi tout ça... Je pense que d'une manière générale, les tournées à l'étranger et les tournées en plateau avec d'autres groupes sont toujours de super moment. Dernièrement Le Bal Des Enragés a aussi été une super expérience !


Si tu devais citer un album ou une chanson représentative du groupe, ce serait quoi ? Et ta préférée, celle que tu places toujours en live ?
La vache, la colle.... Allez, je dirais "Yec'hed Mad" du dernier album, où l'on passe au crible pas mal de chose qui nous emmerdent tout en imaginant un perso en train de boire des coups à la santé de tout ces cons ! Par ce que même si on est bien vénère de toute cette connerie qui nous entoure, on aime bien se retrouver entre nous, on en concert et faire la fête... on est Bretons quoi, il ne faudrait pas l'oublier... Le morceau que l'on a le plus joué en live je pense que c'est "Manipulé", c'est pas forcement ma préférée, mais je pense qu'on a dû la jouer pas loin de 1000 fois en concert...

Avec "L'otage" tu soulèves un point important. A quoi sert de changer une société quand ceux qui profitent d'elle ne se sentent pas concernés par ces changements ? Après tout, n'est-ce pas humain de profiter des rouages de la société quand cela est possible ?
Je crois que tous les indignés vivent quelque part un paradoxe entre refuser la société tout en vivant avec... Moi je suis conscient de vivre au sein de la société, mais ça ne m'empêche pas d'en refuser les abus. Dans ce morceau, je dénonce les travers de certains patrons ou "petits chefs". On peut profiter de la vie sans écraser les autres, y'en a vraiment plein le cul de supporter la connerie humaine et leur politique du profit à tout va.

Prendre les patron en otage, c'est malheureusement devenu une des seules façons de se faire entendre dans une société plus médiatique que moraliste. C'est le genre de trucs dont les Tagada seraient capables de faire ?
On a pas besoin de le faire puisque nous sommes nos propres patrons. Position que l'on a adoptée dès le début du groupe. Mais je ne dis pas que si je bossais dans une grosse entreprise, je ne ferais pas partie des preneurs d'otages pour se faire entendre, comme tu dis, malheureusement il n'y a plus que ça qui marche...

Est-ce que tu penses profondément que cela suffit pour se faire entendre ?
Force est de constater que ça a le mérite d'ouvrir les débats. C'est déjà mieux que de subir sans rien dire.

Au fait, être Tagada ça suffit pour en vivre ? On vous sait intermittents du spectacle, les Bérus pour ne citer qu'eux s'y sont toujours refusés. Comment-faites vous pour garder un pied dans la réalité des ouvriers ?
Ben déjà on gagne comme un ouvrier, faut pas croire on ne gagne pas plus. Cela fait maintenant 14 ans que l'on est intermittent. Effectivement certains groupes comme les Bérus s'y sont refusés, moi, je trouve ça moins paradoxal que de vendre ses disques à la Fnac. C'est un statut social obtenu par des travailleurs, c'est un droit, un peu comme la sécurité sociale. Franchement à quoi cela sert de refuser ses droits ? Favoriser le patronat ou l'état ? Quand on sait comment ils nous entubent... En plus, la plupart des gens qui refusent le statut sont Rmiste, je ne suis pas persuadé que cela soit très différent éthiquement parlant. Mais je ne suis pas non plus pour la division dans nos rangs. Pour connaître certains membres des Bérus (puisque tu les cites), je sais que l'on utilise des voies légèrement différentes pour atteindre nos buts et défendre nos idées... qui sont tout de même très proches. Nous en avons souvent discuté et l'important même si l'on a quelques divergences, est bien de s'unir pour lutter !

D'ailleurs, tu as grandi dans quelle ambiance politique ? Qu'est-ce qui a fait de toi le chanteur engagé politiquement qu'on connaît ?
Mes deux parents avaient leurs cartes au parti socialiste, aujourd'hui mon père continue de prendre part aux campagnes socialistes et ma mère, en retraite, est devenue bénévole activiste à la Croix Rouge.

Avec "Retour A La Réalité" l'auditeur perçoit rapidement un changement de son. Plus clair, plus lucide mais toujours nerveux et à contre-courant, notre Héros décide finalement de morfler et de souffrir toute sa vie pour continuer à mieux lutter, mais en paix avec lui-même. Ce combat, cette lente chute aux enfers pour se réveiller plus lucide avec soi-même, comment en êtes-vous venus à écrire cette fin ?
Moi, je vois vraiment ça comme un réveil. L'album et l'histoire étaient terminés quand on a commencé a écrire ce morceau avec Damny, du coup, on a trouvé cela intéressant de l'écrire sous cet angle.

Le protagoniste sort de cette histoire changé, presque métamorphosé finalement mais avec toujours la rage au ventre. Est-ce que son histoire n'est pas un peu celle du groupe, qui de rage aveugle presque adolescente contre la société a réussi a évoluer et à avoir un regard plus mature sans perdre de vue ses objectif et son combat ? Le réveil et la prise de conscience date de quand ? On peut dire que Tagada Jones, à l'image du Héros, est en paix avec ses démons ?
Il y a surement de ça ! Cet album révèle sûrement notre doute quand aux capacités des hommes de devenir "bons". Mais ce qui est sûr c'est que les luttes ne sont et seront jamais veines, et qu'il ne faut en aucun cas s'avouer vaincu, même si la route est longue...

Je te laisse conclure ?
C'est grâce à des gens comme toi que le groupe a pu se faire connaître, alors sincèrement merci pour cette interview, et continue de servir le rock indépendant !
Kenavo
Niko

mardi 25 septembre 2012

Mass Hysteria // L'Armée des Ombres





Après une traversée du désert pénible pour les Français, les Mass Hysteria soutiennent un rythme assez endiablé de sorties d’album soulevant l’enthousiasme de nouveaux fans, et ce malgré la défection d’un des membres majeurs de la formation, le bassiste Stefan.

Hors donc, après le plus que correct « Une Somme De détails » qui remontait les Mass au cœur du débat du Métal français et qui suscitait bien des attentes, l’énoooorme « Live » était suivit par un problématique « Failles » qui en contrepartie d’un poutrage en règle faisait plus office d’ « exercice » que de vrai  « langage de cœur », faute impardonnable pour Mouss’ et sa bande qui ont toujours mit un point d’honneur à laisser exprimer leur passion à travers la rage de leur Metal. Les fans de première heure étaient déçus et les questions se rajoutaient avec le départ du bassiste originel, Stefan. Heureusement, Mass Hysteria ne laissent pas l’attente sans réponse, et sort rapidement cet « Armée des Ombres », qui pose les bases d’un certain avenir pour le groupe.

Les Mass ne seraient ‘ils plus que l’Ombre d’eux mêmes ?

 Je balance le skeud dans la platine et me sert une bonne Gavroche de derrière les fagots…

Et, comme prévu, l’Hysterie de Masse ne lâche rien. Balançant des riffs poutreurs, une batterie implacable accompagnée par le phrasé semi-rap de Mouss’, la sauce de Mass fait son office sur cet « L’armée de Ombres ». Làs, on retiendra surtout de ce « catalogue » sans réels reflets les très efficaces « Positif à Bloc », « Commedia Del Inferno » et l’hymne « Serum Barbare », véritables machines à tuer du live.

Mais alors, pourquoi ai-je l’air si peu emballé ? Pourquoi ma Gavroche possède cet arrière-goût rance de perte ?

C’est que, comme tous les premiers fans de Mass Hysteria, ce qui m’avait toujours plut et conquis avec Mouss’ et sa bande c’était bien évidemment le cœur, comme je le disais plus haut (et oui, lecteur attentif, tu l’auras remarqué). Ce cœur immense que laissait transparaitre les lyrics de toutes beautés de Mouss’, l’efficacité du groove, l’envoi de bois dans la tronche et cette bonne humeur à toutes épreuves. On le sait, les Mass Hysteria sont des machines a Live, leurs morceaux sont efficaces et rien n’est à prouver de ce coté là. 

C’est du coté « Passion Authentique » que l’on attendait du mouvement….

Niet, depuis quelques temps, et comme l’annonçait le prophétique « Une Somme de Détails », le poutrage en règle a pris le pas sur la personnalité même de Mass Hysteria, le groupe se contentant de servir exactement ce qu’on lui demande, assurant la moyenne, atteignant le quota demandé, en bon gros employé basique et ras-du-front. Surement par peur d’un nouvel « Mass Hysteria », l’album éponyme, bien plus axé rock, qui avait failli couler le groupe.

Contrradictions de bien des manières, le combo qui respirait le Bien Être & La Paix montre là bien des Failles. Véritable entité à part, projet flamboyant devenu vraie Armée des ombres. Et voui monsieur, Mass Hysteria est devenu bien pâlichon et sans réels saveurs… Une Armée des Ombres qui n’a de maquisards, de partisans que l’apparence et une certaine idée de la musique. 
Et tant pis pour Ventura.


D’un coté, le groupe gagne en renommée et en puissance, et c’est tant mieux pour eux, continuez comme ça les mecs, bravo, clap, clap.
Mais d’un autre, le train de la platitude laisse sur le parvis beaucoup de fans.

Tchao Mouss’. Merci de nous avoir fait vivre ce que tu nous a fait vivre. 

Mass c’était géant, l’Hysteria c’était le méga pied.

Longue vie à la Mass.
 Mais longue vie sans nous….

Note : 10/20

mercredi 12 septembre 2012

Ensiferum // Unsung Heroes (2012)



Mont-joie ! Le nouvel Ensiferum débarque dans ma boite aux lettres ! Heureusement, j’avais prévu une Hobgobelin pour l’écoute. Ouf, l’honneur est sauf !
 
D’entrée, l’intro Symbols remet les choses dans l’ordre. Et oui, rappelles-toi, cher public assidu et friands d’hymnes guerriers, Ensiferum, l‘un de mes groupes cultes, avaient frappés fort avec une discographie quasiment exempte de défaut, d’où ressortait le très édulcoré « Victory Songs » et l’expérimental mais très bon (et très critiqué) « From Afar ».

Hors donc, avec cette intro à la Conan et le morceau d’ouverture, l’énorme « In My Sword I Trust », les Ensiferum annoncent clairement la couleur : celle du sang et de l’acier. Le son, toujours puissant, reste sans concession, et on remarquera que Sami Hinnka (basse) est nettement plus présent qu’avant au niveau des vocaux.


Comme d’hab, avec les Ensiferum, et ce depuis « Victory Songs », les mélodies guerrières gagnent en harmonie au détriment, malheureusement, d’une certaine brutalité. Moi qui me plaisait a renommer les Finlandais en « Manowar du Brutal », me voila bien sur ma faim : en effet, ici le Brutal n’a certainement plus sa place. Si certains « pouka-blast » sont présents (Last Breath), les guttu sont nettement moins agressives encore que sur « From Afar » ou « Victory Songs ». Les riffs sont plus mélodiques, moins « tranche-lard » mais toujours entraînants.

Attention, je dis pas que c’est mauvais. Juste que sur ce « Unsung Heroes » les Ensiferum choisissent une autre façon de présenter leur sujet. Moins agressive, plus posée et mélodieuse, mais toujours efficace a mon sens. En tout cas, comme le dis Emmi dans « Celestia Bond », tout ça est clairement assumé : « I don’t want to wake up ».

Clairement, cet album me plait. Il me plait même beaucoup.
Mais que les fans de « Iron » ou de « Ensiferum », premier opus mythique de la formation, ne se fassent pas d’illusions : ce n’est pas avec ce très bon « Unsung Heroes » que les Finlandais remettent de la viande sur leur épées humides du sang de leurs adversaires.

Non, pour le coup, on est plutôt dans la foret avec les elfes et les fées.


Un même monde. Deux visions.

Mais moi j’y retourne. Yaaaaaaaaah !

Note : 17/20


mardi 4 septembre 2012

Interview de Sven (Aborted lead vocal)

Les Aborted nous reviennent avec "Global Flatline", un très bon opus qui hisse le groupe encore un cran au-dessus. 4 années se sont écoulées depuis votre énorme dernier opus en date, uniquement ponctuées par le très bon EP "Coronary Reconstruction". Peux-tu nous dire comment s'est passé l'intervalle entre ces trois enregistrements ?
Merci. (il lève les pouces) Super. Ben, on a eu pas mal de changements de line-up, surtout. J'ai changé en fait tout le groupe après "Strychnine" parce ce que ça n'allait pas. On a fait le EP pour montrer que le groupe était encore en vie, ce qu'on savait faire, ce qu'on fait et ce qu'on sait faire... Et après ben... On a vraiment voulu prendre notre temps pour faire le meilleur album possible. Je pense que le résultat est bien là et qu'on a bien fait de prendre notre temps et de pas sortir un album une année plus tard quoi...




Ouais. Histoire de bien composer quoi.
Exactement, on a pris le temps de bien composer, de faire en sorte que l'album soit bien varié, qu'il y ait tout dedans et tout quoi...

Ok. Quel était votre état d'esprit de composition, quels était ton but et tes envies concernant cet album ? Penses-tu y être arrivé ?
Je pense que surtout on voulait... Pas faire marcher arrière mais revenir, si tu veux, à un style plus brutal que sur les deux derniers albums...

Ouais, qui étaient plus techniques finalement.
Ouais... Non (il sourit) le dernier est bien plus technique que ceux d'avant en fait.

Ah ouais ? C'est marrant, sur l'album c'est plus le côté brutal et mélodique qui ressort.
Ouais mais non. Ils étaient plus.. pas mélodiques mais... (il hésite) C'est un peu trop mou pour être ABORTED donc... On voulait faire un truc plus violent mais en même temps, fallait que ça avance un peu quoi, que ça soit pas une copie conforme de "Goremageddon" ou n'importe quoi donc...

Y'a des nouveaux éléments et on voulait faire un album qui, disons... Avec l'artwork, les paroles et les samples et comment les morceaux évoluent dans l'album on voulait donner à l'auditeur un peu l'impression qu'il regarde un film d'horreur... Un vieux film d'horreur.

Alors justement, je me posais la question de ce rapport au ciné d'horreur, car il y a un trailer qui traîne sur le net qui est vachement axé film et cinéma. Et finalement pour un album de musique on aurait pu s'attendre a plus de son que ça alors que c'est une histoire assez bien construite finalement... Tu peux nous expliquer le but de ce trailer ?
Eh bien tout va ensemble avec ce que je viens de dire. On veut disons "pousser" l'album comme si tu regardes un film d'horreur. C'est un peu le trip qu'on a pour l'album, donc on s'est dit "on va faire un trailer comme pour un film d'horreur", on va faire aussi quelques vidéos qui vont être pas mal gore et axées sur les vieux films d'horreur des années 80. Donc tout est axé sur cet esprit là, quoi...

Ok. C'est marrant parce que c'est vraiment l'ambiance et l'esprit que moi j'ai entendu sur l'album. On sent vraiment qu'il y a des références à tous les gros films de l'époque, de Romero ou de Savini et c'est vraiment ça.
Ok, ben donc on a réussi ! (il rit)

Oui ! Mais c'est super parce que... Ca m'a parlé tout de suite, je veut dire... Etant proche de cette culture, c'est vraiment bien foutu, c'est vraiment un super album, vraiment.
Merci, merci (il sourit et acquiesce)

"Global Flatline" raconte la fin du monde par une pandémie zombie....
Oui et non, pas exactement par une pandémie Zombie. Y'a des zombies, entre autres sur la pochette, mais y'a aussi d'autres petits élements.. Par exemple y'a le mec avec la croix, et tout donc... On a rajouté un petit peu plus de profondeur là-dedans parce que y'a trop de groupes qui foutent des zombies partout... C'est déjà fait et refait... Donc on voulait vraiment qu'il y ait un accès politique ou même religieux par rapport au concept de l'album.

Ben justement, j'allais y venir. J'ai vu ce zombie avec son crucifix (en premier plan sur la pochette) et l'album comprend des chansons assez pertinentes sur la religion. Es-tu croyant ?
Non.

Du tout ?
Non. (il sourit) Je ne crois qu'en moi-même.

Et t'as bien raison. Un des morceaux les plus mélodiques et qui prête le plus à la profondeur musicale est justement "Our Father, Who Art Of Feces", c'était intentionnel de mettre autant de mélodies dans cette pièce précisément ?
Non, en fait ce que je fait, je trouve d'abord les parties de chant et après seulement je trouve les paroles. J'avais déjà le refrain du morceau en tête, "Lies upons lies upon lies." ça collait vraiment bien. Et j'y ai collé les paroles de religion après coup en fait... Donc, non, c'est pas forcément voulu, ni calculé.

Ok. C'est marrant que ce soit finalement la phrase "Lies upon lies" qui t'ait inspiré la religion.
(il rit) Voilà, exactement !

Tu dis, justement dans ce morceau : "Blessed are the ones who show no remorse", tu penses que les gens qui écrasent les autres c'est symptomatique dans notre monde, et notamment dans la religion ?
Ben... historiquement la religion a toujours.... Si tu veux, ça aide les gens. C'est bien, mais malheureusement y'a toujours des connards qui profitent et c'est exactement ce que ça veut dire... Par exemple les "preachers" (il mime des guillemets avec ses doigts) aux Etats-Unis qui volent l'argent aux pauvres gens qui pensent qu'ils vont avoir quelque chose en retour...






Ok je vois oui... Ok bon, tout ça pour en revenir à ma question...
(il rit)

Non mais c'est passionnant et je comptais en parler. Bref... On le sait, étant fans de films et de culture zombiesques, les zombies dénoncent l'avilissement de la société par un capitalisme rampant alors que justement le monde entier s'écroule sur ses bases capitalistes et financières. Est-ce que l'actualité mondiale t'as inspirée ?
Ouais évidemment oui. Tu sais, même si, bon ça s'éloigne peut être de l'économie mais les zombies, finalement c'est les gens qui vivent leur vie, qui font un boulot qu'ils aiment pas... Ils sont tellement dans une routine de merde que...

Oui c'est vrai que... y'a cette scène dans "Day Of The Dead" où les zombies vont dans les magasins, essayent de se raser, tout ça...
Oui exactement ! Y'a cette routine mais y'a rien derrière. C'est un monde vide quoi...

Y'a un truc bien flagrant dans l'opus, c'est la description de inefficacité de notre monde à lutter contre une pandémie.. bon là c'est zombie, mais ça pourrait être autre chose, la grippe aviaire, etc... La nature mute et reprend ses droits, c'est un peu la morale finalement de "Global Flatline" ?
On y trouve la morale qu'on veut mais moi, je pense plutôt que c'est l'humanité qui va s'auto-détruire.



Aborted et la politique, c'est important ? Les problèmes de société vous touchent ou non ?
(il réfléchit et semble pèser ses mots) Disons qu'on... On a nos propres visions sur tout mais on va pas faire des discours sur scène... C'est pas le plus important... C'est la musique.

Y'a un message, des messages politiques ils y sont, ceux qui les cherchent les trouveront entre les lignes mais pas plus que ça... Je vais pas dire a quelqu'un qu'est-ce qu'il doit faire.... Sauf tuer tout le monde, bien sûr... (il rit)

Parlons un peu de l'enregistrement de l'album ? Quels ont été les choix décisifs concernant les prises, le son ?
Bah assez classique quoi... On a passé trois semaines au Danemark... Tout à été fait
(enregistrement, mixage, mastering) en trois semaines chez Jacob Hansen qui avait aussi fait "The Haematobic" et "Goremaggedon"... J'avais écouté ses dernières productions et on était impressionnés de voir comment il s'était amélioré durant les années et on s'est dit qu'on irait la-bas.

On a simplement commencé par les prises de batteries et après basses et guitares et après le chant puis les samples... Ca a été très naturel...

Ok. C'est donc pas du live ? Avec la puissance du son je me suis dit... "Pas possible, il faut absolument que je me renseigne pour savoir comment ils ont fait !"
Hmm. Ben non, c'est au clic tu vois. Mais on a vachement bossé pour qu'il y ait de gros changements de tempo pour bien bosser la dynamique et c'est ça en fait qui donne cette puissance, cet aspect live et qui rend la musique plus vivante que si tu met tout sur un même clic... Nous on a beaucoup de changements de tempos.

Ok. Je vois que... Enfin le premier morceau possède une ligne vocale très marquante je trouve et on s'y trouve facilement... Je me demandais, j’entends souvent le discours comme quoi le death-metal c'est un art... Tu en penses quoi, toi ?
Je pense que... Oui, toutes musique est artistique si c'est fait par des personnes et pas par un PC.. T'as des groupes qui programment la batterie... Qui éditent tout et beaucoup trop... En fin de compte ça c'est un peu de la merde mais là c'est un groupe qui joue de la musique et forcément on croit au côté artistique si tu veux...

L'album comprend beaucoup de samples. D'où sont-ils tirés ? C'est important pour vous, de caler des samples dans un enregistrement ?
Ils viennent d'un peu partout, on les a choisis ensemble en fait. On en mettait un peu sur les démo, comme blague on trouvait que c'était rigolo... Mais... En fin de compte on trouvait aussi que ça donne une... Une texture...

Oui ça donne une profondeur.
Oui voilà, une profondeur à l'album, pour que ça donne une ambiance sombre et malsaine. On a retravaillé tout au final pour ça... C'est pas mal important... On aimait bien les samples mais le label ne voulait plus qu'on en mette sur les deux derniers... Mais on a dit "C'est comme ça on en à rien à foutre sinon tu sors pas l'album..." Mais là... Ca fait vraiment partie de l'album, de l'ambiance et tout...

C'est vrai qu'ils sont plus importants sur cet album que sur les autres... Vous les jouez sur scène les samples ?
Euh.... Non... Certains quoi... on joue pas au clic en live donc... On préfère quand ça bastonne. (il tape son poing dans la main en souriant)

L'artwork, comme d'habitude, est très soigné. Y attachez-vous une attention particulière ? Qui l'a fait ?
C'est Justin Osbourn, de Slasher Design qui l'a fait, c'est un Américain. Et il est spécialisé pour faire des trucs style d'horreur des années 80, il a fait notre EP d'avant, "Coronary..." et on en était super contents donc naturellement on s'est dit "Bon, on va bosser avec lui" et on est super contents, ça colle à 100% à ce qu'on voulait. Et je pense qu'on va bosser uniquement avec lui dans le futur.

Avec ta carrière, qui commence à être à la fois grande et intéressante, tiens-tu comptes des avis des médias, des fans ?
Hmmmm pffff (il souffle et réflechit)

Te sent pas obligé de répondre gentiment parce que je suis là, hein !
(il sourit) Non mais c'est un peu dur comme question parce que du moment où y'a des critiques, où il y a quelque chose derrière pour aider tu te demandes ce que le mec a senti et... T'es pas stupide tu vois.

Ouais des critiques constructives quoi.
Oui voilà. Tu vas écouter ce que le gars dis et pense. Mais beaucoup de fois, les gens, ils veulent juste dire du mal et ils vont trouver n'importe quoi... Et ça on s'en fout...





Pourquoi avoir fait une reprise de "Slaughtered" de Pantera (sur l'ancien album) ?
Euh... (il sourit) en fait je sais pas pourquoi on a choisi cette reprise... Bon on est tous des GROS fans de Pantera...

Qui ne l'est pas ?
(il sourit)
Je pense que c'est Seb qui avait choisi le morceau et c'était bon pour moi donc...

D'ailleurs quelles sont les influences du groupe et qu'écoutez-vous, en metal mais ailleurs ?
On écoute VRAIMENT de tout, tu sais, on est TRES ouverts d'esprit. Au début du groupe les influences c'était surtout Suffocation, Cryptopsy, Carcass, Entombed, des trucs comme ça et au bouts des années y'a plus de trucs qui rentrent parce que t'écoutes plus de musique et donc... T'as plus d'influences et t'es plus ouvert d'esprit...

T'écoutes des trucs récents ?
Ca dépend... Whitechapel je trouve ça pas mal... En deathcore j'aime pas trop les autres trucs mais ça ça va bien... J'aime bien Burnt By The Sun, Fleshgod Apocalypse, eux ils sont vraiment cool... Les prod' récentes de Century Media, y'a un groupe dont je me rappelle plus le nom qui fait du vieux death... c'est bien sympa aussi... (probablement Sonne Adam, ndr)

Tu sors parallèlement à "Global Flatline" un album de grind réalisé conjointement avec Devin Townsend, dont je suis fan. Tu peux nous raconter votre rencontre et la genèse du projet ?
En fait c'est le projet à Dirk... Il a tout composé il a tout fait lui-même... Dirk et moi on était tout le temps en contact il était censé nous aider à la batterie.... Mais ça c'est pas fait bref, il m'a appelé et m'a demandé de faire les voix sur Bent Sea et c'est un projet bien old-school avec un son bien crade fait en home-studio et ça me plaisait, les paroles me plaisait aussi à 100% donc.. Ben j'y suis allé quoi... Y'avait pas Devin Townsend dans l'histoire à ce moment là...

Ah oui ?
Non, non, Townsend il à été rajouté à la dernière minute en fait... Dirk faisait la batterie pour Townsend en live et comme Devin a bien aimé le truc il lui a dit comme ça "en... hey, tu sais... J'ai toujours voulu faire de la basse dans un groupe de grind..." Alors, ben... Dirk il lui a dit...
(il montre un passage avec sa main, comme pour laisser passer quelqu'un)... Ben... Viens, viens...

Ok, c'est plus une affaire de potes en fait...
Ah mais exactement... Aprés bon... y'a Devin qui a fait la basse, puis le mixage et tout est fait vraiment dans des home-studio... Un truc vraiment cheap quoi... On a voulu faire l'esprit à l'ancienne quoi...Et voilà... Peut-être qu'on va faire des dates maintenant, on va voir...

Ah oui, carrèment ?
On va voir... (il sourit)

Alors, Bent Sea, un autre nommé System Divide. Ce sont plus des projets liés à des rencontres ou de vrais projets musicaux qui te tenaient à coeur ?
Non, System Divide c'est complètement un autre groupe... C'est sérieux, on fait des tournées, même des très grosses tournées aux Etats-unis cette année.

Oui, dommage que le groupe ne soit pas trop connu en France.
Bah, c'est un problème de promo je pense... On axe plus là-bas parce que les gens connaissant bien plus, on a travaillé le marché Américain... L'Europe on va voir... On fait un nouvel album l'année prochaine on va voir...

Pourquoi ne pas avoir fait ces essais avec Aborted, ne pas avoir profiter de la "structure" du groupe ?
Ben, en fait, System Divide c'est un groupe avec ma femme...

Ouais je sais.
Ben y'a deux – trois autres membres d'ABORTED comme ça c'est plus simple à gérer niveau emploi du temps, mais avec System Divide on voulait faire autre chose, on voulait faire une musique qui puisse combiner la voix de ma femme et la mienne et sans faire du goth neuneu mais quelque chose de plus... solide, de plus extrême et le nouvel album sera encore plus extrême que ce qu'on a fait auparavant. Ce sont des projets bien différents...

On m'a beaucoup parlé de votre prestation, très tôt dans la matinée, à l'édition 2009 du Hellfest. Quand on arrive tôt comme ça sur scène, qu'est ce qui vous motive à faire un show bon à ce point ?
Ben on donne tout ce qu'on peut sur scène. La musique est violente donc il faut l’être sur scène. Tu dégages une énergie intense et on espère que ca marche avec le public, qu'il réagit et quand tu donne tout ce que t'as et que le public (il mime le mec qui s'emmerde) ben voilà tu te fatigue et tu dis... ben voilà quoi.

Les concerts c'est en deux parties y'a le public et le groupe et la communication entre eux. Et les concerts de metal on est tous là pour s'amuser et avoir du fun et c'est tout ce qui compte.

Un mot sur la scène Française ? Que penses-tu de la situation actuelle ? De son devenir ?
Ouais, j'aime bien les groupes français. J'adore le nouveau Benighted, c'est probablement le meilleur album de death qui soit sorti cette année. J'aime beaucoup Klone aussi, différent mais cool. Ils ont fait une reprise de Björk que j'aime beaucoup. Gojira aussi, forcément... Y'a pas mal de bons groupes en France.

Quelle est la recette du succés pour Aborted ?
Bosser dur. C'est tout... (il sourit)


Je te laisse conclure ?
Ben merci pour l'interview, c'était très chouette.. Et content que tu aimes l'album, on va voir ce que les gens vont en penser. Merci !