Blog chaotique à la mise à jour aléatoire.


On y cause de
Métal sous toutes ses formes, d'ambiance d'apocalypse, films, séries, jeux de rôle et jours de colère...

jeudi 22 décembre 2011

MINISTRY // Cover-up


MINISTRY n’est pas encore parti ! Comme un étron trop lourd pour tirer sa révérence au fond d’une cuvette jaunie dans un pub mal fréquenté, la formation culte a encore quelques riffs à balancer dans la gueule en faisant suite au monumental « The Last Sucker ».

MINISTRY n’est pas un groupe commun. En effet, quel groupe choisirait comme album d’adieu une ultime anthologie de reprises, tous styles confondus ? Un album de reprise c’est, un peu comme un live, un mauvais signe de vie du groupe. Un manque d’inspiration flagrant. Un « rien a dire » assez pitoyable. Mais pas chez la formation Indus, car MINISTRY c’est également un monumental broyeur, un énorme rouleau compresseur prompt a écraser tout ce qui passe a sa portée. 

Hop, je m'ouvre une Bornem pour l'occase.

Et la première chose qui frappe a l’écoute de ce « Cover-Up », hormis l’énorme diversité de styles couverts par l’ensemble des reprises, c’est bien la lourdeur du son et la vivacité de l’indus pratiqué par Jourgensen, toute sa clique et ses invités (regroupés tous sous l’appelation « Ministry and Co-Conspirators »). Notons donc parmi eux la formation complète qui enregistra « The Last Sucker » (dont Paul Raven à la basse, décédé peu après cet enregistrement) mais aussi des musiciens additionnels comme Burton C Bell (Fear Factory), Casey Chaos (Amen), ou encore Wayne Static (Static X).

Implacable, la machine MINISTRY -sans dénaturer aucun des titres, tous parfaitement reconnaissables – revoit donc de grands classiques. Si BLACK SABBATH (« Supernaut » ) ou DEEP PURPLE (avec « Space Truckin’ ») font nécessairement partis de ce tour d’horizons des morceaux chers a Jourgensen (et regagnent au passage une jeunesse incroyable, à grands renforts de samples et de son dévastateur) on sera plus étonnés d’entendre les ROLLING STONES (du moins avec « Under My Thumb », d’ailleurs les droits ont dût couter bonbon), les RAM JAM avec « Mountains » ou encore les T-REX avec « Get It On » (annoncé comme « Bang a Gong »sur la playslist). 

Tous ces morceaux possédant –une fois passés a la moulinette Indus- une pêche incroyable et un son très pesant (notamment le « Supernaut » des BLACK SABBATH, mais faut dire que le morceau original y est pour quelque-chose). Le « Lay Lady Lay » de Dylan et le « Roadhouse Blues » des DOORS, eux, avaient déjà eux les honneurs des enregistrements studios précédents (et même récemment pour la reprises des DOORS).

Fervent opposant au gouvernement Bush, Jourgensen attaque - malgré l’apparente impossibilité de politiser des reprises – le président américain de bien différentes manières. Notons le sample qui précède la reprise des BLACK SABBATH par exemple. 
Ultime pied de nez, Jourgensen s’offre en dernière boutade la reprise de « What A Wonderful World » de Louis Armstrong, chantée de façon ironique pour exploser le morceau sur son final. Mais l’hommage est sauf, car le morceau est repris sans son final explosif en ghost track. Mais pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Le soixante-neuvième ghost track (notez le numéro) et également le dernier prend la forme d’une petite ritournelle acapella aux airs country dont la cible est le président américain.

Sans être transcendant ni absolument nécessaire ou incontournable, l’ultime enregistrement des MINISTRY est finalement un chouette moment à passer avec la formation, en ressassant des bons vieux souvenirs. Mais finalement, pour entendre le testament de MINISTRY, l’amateur se tournera plutôt vers le dernier volet de la trilogie anti-bush, le fabuleux brûlot « The Last Sucker ».

mercredi 21 décembre 2011

LORDI // Deadache

Après un remarqué –et remarquable- « Arockcalypse » les LORDI reviennent avec leur nouvel opus au jeu de mot de plus en plus lourd, aujourd’hui nommé « Deadache ».

Petit retour en arrière pour les –très rares- qui ne connaitraient pas le groupe finlandais (notons que j’ai utilisé le verbe « connaitre » et pas « apprécier », bref). LORDI pratique donc un heavy mélodique que certains de mes confrères les moins inspirés qualifient de « Monster Metal », vu que le style du combo est parfaitement inimitable et qu’en plus la totalité des membres se baladent en tenue de latex du genre que ne renierait pas John Carpenter.


Si tout le monde a entendu LORDI c’est que le combo avait bien entendu remporté (haut la main, rappelons le, avec un score historique) l’Eurovision en 2006 sous les yeux d’un Drucker à la bite soudain devenue molle. 
On passera sur les histoires qui en découlèrent, les manifestations au siège de France Télévision ou la croisade de l’église finlandaise contre le groupe pour se recentrer sur le fait que le silence de celui-ci était en grande partie dut au projet cinématographique qui tenait au cœur de M.Lordi (vocaliste et meneur de la troupe).



Et donc, revoici le cauchemar des présentateurs du P.A.F, le croquemitaine rock’n roll débarquant avec son nouvel opus. Avec probablement la cover la plus moche pour un opus de LORDI (et c’est pas peu dire tant les autres étaient également peu inspirées), le nouvel opus de LORDI sonnent comme les autres.

A quelques points près cependant.


Je m'ouvre une "Malheur", ça va bien dans l'ambiance, non ?


Déjà, on sent que le travail de composition à été plus important, que les morceaux sont plus travaillés., plus alambiqués dans leurs structures qu’auparavant. 
Ce qu’on note tout de suite également, c’est la prod’ énorme, vraiment carrée et sans défaut de l’opus et M.Lordi qui doit atteindre sur cet opus son apogée au niveau vocal. Rocailleux à souhait, se rapprochant par certains coté du travail de Lemmy chez MOTORHEAD, le vocaliste sert là un grand show.



Au rang des trucs attendus il y a les imparables refrains (« Raise Hell In Heaven », « Bite It Like A Bulldog », « Monster Keep Me Company ») les jeux de mots pourraves (« Evilyn », « Dr Sin is In », « Deadache ») et les mélodies hyper calibrées (« Deadache », « Monster Keep Me Company », « The Devil Hides Behind Her Smile »). Mais malgré toute cette déferlante, la sauce ne prend que peu. 

Trop lissé ou trop facile diront certains, moi je trouve simplement que tout cela manque de pêche, manque d’entrain, même si tout est calibré comme il le faut, les refrains ou les mélodies n’accrochent pas l’auditeur comme elles le faisant sur « Arockcalypse» (mais bon, c’était difficile de faire mieux). Ce tir manqué de peu fait de cet amusant « Deadache » un chouettos album mais sans plus, a défaut d’un grand album dans le style. 

Une fois l’écoute finie, il nous reste peu de mélodies en tête (a l’exception de l’intro de « The Devil Hides Behind Her Smile ») et on doit se contenter de –l’excellent- jeu de mots fait sur Evilyn.



Je conclurais sur un décevant « peut mieux faire » à propos de ce grand retour de LORDI. 

Quand à savoir si la formation pourra encore longtemps déambuler sur les scènes du monde entier couverts de latex, laissez moi vous rappeler que les GWAR le font également et depuis des années. 

LORDI à encore de grands jours devant lui, tout le contraire de Drucker d’ailleurs, dont la carrière tire nettement vers le bas.


M’enfin, jedisçajedisrien ©.



mardi 20 décembre 2011

BLOODJINN // This Machine Runs On Empty

Formé en Aout 1999, « BLOODJINN » nous offre aprés -parait t'il, vu que je ne connaissais pas cette formation - moult changements de line-up et de multiples enregistrements ce « This Machine Runs On Empty » à la cover perturlurée dans un style qui me rappelle les fresques orientales. 

M'enfin, le nom du groupe y est peut être pour quelque chose, faut dire. Hop, une Kwak pour m'écouter ça.

Parce que niveau musique, on est quand même loin d'ORPHANED LAND. En fait et pour tout dire, la musique de BLOODJINN lorgne plutôt du coté Hardcore Power Violence de la Force, c'est a dire -et il faut bien avouer que cela arrache les tympans, jeune padawan – un massacre en règle, a grand coup de riff ravageurs, d'envolées ultraviolentes de batterie et de chant déchiré, oscillant parfois entre la guttu bien grasse (« Break The Silence », «  A moment of Clarity ») et un chant proche du screamo («  Inhale Exhale », « The Unloved »). 

Si les riffs et la batterie sont sans concession et offrent vraiment des moments de bourrinage intenses (« This Machine Runs On Empty ») il faut bien avouer que la formation américaine manie à merveille l'art de l'intro qui poutre la cheutron a ton petit cousin Martin (« Thruth Within », « Break The Silence », « Mirrored Human », « The Unloved »), rappelant parfois certains morceaux de SLAYER (nottament le travail qui a été fait sur « Divine Intervention »).

Il faut noter que les morceaux de BLOODJINN laissent aussi deviner à plusieurs reprises un certain sens de la mélodie « Thruth Within », « This Machine Runs On Empty »). 

Mais surtout, la structure des compositions de la formation est bien plus alambiquée que d'ordinaire dans ce style (« In The First Degree », « This Machine Runs On Empty », « The Unloved »), la formation nous assénant parfois de bridges très planants sortis de nulle part ou de break ravageurs, et cela est drôlement efficace, on en reste rapidement sur le cul surtout que le vocaliste Joel Collins redouble d'effort, de haine et d'aggressivité pour vous laisser a terre.

Un opus très intéressant, que tout adepte du genre se devrait de possèder dans sa discothèque. BLOODJINN gagne réellement a être connu, et si vous n'êtes pas encore au courant de son existence, préparez vous a l'assaut d'une formation débordante d’énergie, de vitalité et d'énergie destructrice. Et franchement, ça dénoyaute les couilles mais ça fait du bien.

lundi 19 décembre 2011

AIDEN // Conviction




Le troisième album d’ AIDEN serait-t-il celui de leur consécration ?

Issus de la bonne vieille ville de Seattle, AIDEN est un groupe de rock/pop Emo a tendance Metal –mais pas trop-, faisant la joie vestimentaire des teenagers. En gros, prenez les sonorités et les look de NIRVANA, PLACEBO ou encore SHIINA RINGO (icône de la J-Pop), mélangez les avec un peu de ce qu’a fait MARYLIN MANSON sur « Mechanicals animal », saupoudrez le tout de romance a deux balles (sans oublier les tatoos a la PANTERA) et vous obtiendrez AIDEN, groupe qui doit son nom –notons le- au gosse de The Ring
Moi qui suis fan ça tombe bien, m’enfin, quitte a avoir une référence, j’aurais préféré que le groupe se nomme «  Yoichi ». 

M’enfin, je dis ça, je dis rien.


Après m’être servi une bonne Jenlain cuvée Noël (c’est beau Noël) et m’être attardé un moment sur la pochette joliment exécutée mais ne représentant pas grand-chose, je lance l’opus.


Loin d’exploser dans mes enceintes, le morceau qui introduit « Conviction » est une balade a la gratte. 
Mouais bof.

M’enfin rapidement le groupe exécute son efficace mélange Pop/Rock teinté –de loin- de refrains aux sonorités punkisantes d’autres lorgnent plus du coté d’une pop/rock FM acidulée visant –disons le franchement – les petites gothopouf en manque de sexe sous couvert de romance dans les bois les nuits de pleine lune. 

Mais il est vrai que je préfère largement quand le groupe se lâche totalement et abandonne sa correction et sa retenue pour nous pondre des bombes punkisantes en puissance, comme le monumental «  Son Of Lies », incontournable sur l’opus, au refrain imparable et repris en groupe –n’osons parler de chœurs. Le petit bijou de l’opus en ce qui me concerne. 

Las le reste de l’opus est loin d’arriver a la cheville de ce morceau, même si le son est à la hauteur. Même si le chanteur –malgré sa voix nasillarde – et les zicos se dépatouillent finalement bien de ce type de compos sans être des prodiges –et c’est loin d’être ce qu’on attend d’eux).

Finalement, je reste assez mitigé sur cet opus, même si je ne doute aucunement de son succès chez les adolescents (et notamment les minettes qui se la jouent a la sisters of mercy). Autant les zicos sont doués et les compos efficaces, autant rien ne démarque cet opus des autres productions du genre. 

Disons que le coté punkisant/metal du groupe gagnerait a être un peu plus travaillé des bijoux du genre «  Son Of Lies » seraient certainement plus présent sur la galette. Maintenant, est-ce ce que le groupe recherche ? 

En attendant, il parait que «  Conviction » cartonne aux States. 

Bienheureux pour AIDEN car, un groupe qui préfère mettre sur son exemplaire de promo le nom de ses tatoueurs plutôt que la liste des titres de l’opus en question ne peut pas être foncièrement mauvais…


samedi 17 décembre 2011

Edito de décembre 2008 // imm3moria

La pièce était froide. Son faible éclairage ne laissait pas la place au pragmatisme, ce n’était pas une pièce à vivre. De toute façon, ce n’était pas non plus une pièce qui servait beaucoup.

Sauf ce soir.

Le vieil homme assis sur la chaise, les mains attachées dans le dos, regardait le sol en écarquillant péniblement les yeux. Le sang coulait de son nez cassé sur son jean déjà écarlate auparavant, s’écrasant parfois sur ses vieilles new rocks crottées. Il avait dégusté, et il savait que ce n’était pas fini.

Des fous. C’étaient tous des fous !

Son bourreau le regardait d’un air impassible, ses grosses lunettes noires cachant une grande partie de son visage cerné par ses cheveux longs. Adossé au mur crade de la pièce, les braises de sa clope brillaient de milles feux dans la pénombre.

Il hocha la tête d’un air désolé. Le vieux ne dira rien, il en était persuadé.

C’est à ce moment là que l’autre fit son entrée. Dans un brouhaha innommable qui venait des autres pièces, ponctué de batteries folles, de riffs implacables et de violence musicale, sa frêle et pourtant imposante silhouette se détacha sur la lumière avant que la porte ne se referme derrière ses longs cheveux noirs attachés. 

C’était la fête dans l’immeuble. Et c’était la fête du vieux.

D’une voix enfumée, le nouvel arrivant s’adressa au bourreau
- « Alors Carci, on en est où ? »
L’autre se redressa et répondit d’une haleine empestant l’alcool
-«  Il dira rien, mais je suis sur que c’est lui le hacker, chef. Il avait un sac, c’est Wormy qui s’est occupé de trier ce truc. »
Il tira sur sa clope et continua
« On a trouvé le gars en train d’escalader la paroi à l’extérieur. Prout va venir s’en charger, moi je ne peux plus rien faire, il ne lâche rien ».
La porte s’ouvrit à nouveau, emmenant avec elle son flot de musique et de bruit alors qu’un homme entra. Ses longs cheveux volant dans tous les sens. Prout était probablement ivre mort, il déambulait d’une étrange façon, se retenant à la porte puis au mur quand celle-ci se referma.

Se retournant vers le vieux, il esquissa un rictus démentiel avant de rire aux éclats et de hurler d’une voix de barge :
-« SATAN ! »

Se rapprochant péniblement de sa victime (au risque de se pêter la gueule), il s’appuya de tout son poids sur les frêles épaules du vieux.

-« Alors ? On fait des misères à Imm3moria et on ne veut pas dire pourquoi ? Hein ? BALTRINGUE ! HIPPIE DE MERDE ! »

Il se releva, visiblement pour foutre une raclée au vieux, mais fut déséquilibré par son propre poids et se retrouva à terre avant d’avoir compris- en rotant - qu’il avait trop bu.

Imm3 (car c’était le chef de la rédac) hocha la tête, se lamentant intérieurement en tirant une latte sur la cigarette de Carci (c’était une cigarette ?) pendant que celui-ci, faisant mine de n’avoir rien vu, continua :
« Oui, je disais, seulement on va pas pouvoir faire intervenir toute la rédaction. Tu les connais, ça va vite être la foire… Déjà que… »
Imm3 acquiesça en répondant :
« Oui, et ce serait trop long pour un édito. Fais-moi venir Wormy ».

Carcinos s’éclipsa de la salle, laissant filtrer encore une fois le bruit et les rires qui fusaient au-delà.
Prout ronflait, il s’était endormi à même le sol. Imm3 se rapprocha du vieux, lui soufflant sa fumée au visage.
« Quand même. J’aimerais bien savoir comment t’as réussis ton coup, toi. Tu n’imagines pas le boulot que j’ai eu à cause de ton hack.»

Le vieux redressa sa tête. Il était vraiment âgé, sûrement octogénaire, mais peut-être même plus que ça. Dans un grand effort, pensant sauver sa peau il réussit à dire :
« Je ne sais pas de quoi vous parlez ».
L’autre répondit du tac-au-tac : « Connard ».

Nouveau mouvement de porte. Nouveaux éclats et musique de barges en arrière fond.

L’homme qui entra était plus petit que les autres, mais surtout il était nu, portant ostensiblement pour seul vêtement un bas-résille déchiré. Paradoxalement, c’était lui qui semblait le moins saoul pour l’instant, il était pleinement conscient de ses capacités, et nu comme un ver de terre qui fait du Glam.

Sans daigner poser le regard sur le vieux ou sur l’homme endormit à ses pieds il s’adressa à Imm3 :
-« L’inventaire est fini ! Je dois bien avouer que je ne comprends pas trop le but de notre ami. Enfin bref, regarde ce qu’il y avait dans ce sac ! Déjà des dizaines et des dizaines de chroniques, certaines en sélection, comme le dernier SUP ou encore RORCAL ! Des interviews rédigées par dizaines là encore. Regarde, ULTRA VOMIT, KARNYSERA !! Je ne comprends pas ce qu’il cherchait, puisqu’il avait déjà tout ça sur lui. Puis un planning des dates des groupes du collectif aussi ! Regarde ! OFFENDING qui passe au tremplin du HELLFEST, AMPHITRYON qui fait un super concert en Decembre. Sans parler du Maxi des MEMORIES OF A DEAD MAN que le gars avait sur lui. Il aurait put le trouver à la Fnac !! »
-« Mouais bizarre tout ça. Qu’en disent les autres ? »
-« Bah tu les connais. Ceux qui ne sont pas ivres morts se sont jetés sur les chocolats. Même Groumph' a le nez dans le Nutella et dans la bière, comme d'habitude Je ne suis pas sur qu’il y ait quelqu’un qui se soit vraiment intéressé au gars trouvé dans la cheminée »
-« La cheminée ? Je croyais qu’il descendait du mur ? »
Le vieux usa de ses dernières ressources pour s’imposer dans la discussion :
 Puisque je vous dis que je suis le Père Noël ! »
« C’est ça ouais, et moi je suis Bon Jovi. Viens Wormy, on va le laisser un peu réfléchir seul, le vieux ».
Mouvement de porte. Bruit de fête. Fondu au noir sur des sanglots qui se perdent dans la nuit.

Joyeux Noël… Et bonne année !

vendredi 16 décembre 2011

VIOLATOR // Chemical Assault


Originaire du Brésil, la charmante formation au doux nom de VIOLATOR exerce dans un registre qui ne prêtera pas à confusion, celui du Thrash bien couillu. 

Ah ben tiens, je m’ouvre une Jenlain de la même matière pour m’écouter ça, ça fait longtemps et on me le réclamait, en plus.

Traumatisés par une peur paranoïaque des guerres bactériologiques aux retombées nucléaires, les VIOLATOR sortent donc un « Chemical Assault » aux titres évocateurs. Laissez moi vous conter ça en vrac : « After Nuclear Devastation », « Toxic Death » ou encore « Atomic Nightmare » ne sont que quelques-uns des titres de circonstance se parant d’une cover – stylisée en bd- bien à propos illustrant une trasheur –avè la cartouchière- cerné par des zombis post-nucléaire. 

Moi je dis banco.

Et rapidement le ton est donné, via des riffs incisifs, une batterie qui pète les dents de mémé recta en carburant a toutes berzingues. Le chanteur n’est pas en reste avec sa voix écorchée, pas loin de celle d’EXODUS mais avec un éraillement absolument pas désagréable qui donne un timbre bien particulier.

Le truc des VIOLATOR, c’est de rajouter des refrains gueulés en chœur dans un style très Hardcore a leur morceaux typiquement Thrash. C’est marrant parce qu’une fois qu’on a saisit ça on le remarque sur toutes les compos de l’opus et ca donne un bon coup de fouet a certaines (« Atomic Nightmare », « Addicted To Mosh », « Toxic Death »).

Donc, tout est en place pour offrir un très chouette moment de pur Thrash. Le problème est que le jus ne prend pas très bien. Les compos pêchent a mon avis par manque d’efficacité, par le fait que les morceaux sont finalement assez attendus malgré toute l’énergie que le groupe met dedans et en fin de compte, on se lasse assez rapidement. 

C’est un peu dommage vu le potentiel connu du groupe mais bon, disons que si la majeure partie de l’album est intéressante, elle ne tient pas la comparaison avec les dernières prod du même label, c’est à dire Earache, qui proposait il y a moins d’un mois deux très bons opus dans le genre, celui des GAMA BOMB et celui des BONDED BY BLOOD. L’amateur se tournera a mon avis vers ces deux derniers, même si le fan absolu du genre trouvera surement quelque contentement dans ce « Chemical Assault » qui a le mérite de rester intègre.


MANDRAGORE(S) // Oroborophobia


Oroborophobia est la deuxième prod de l’année pour les Mandragor(e). Pour ma part c’est la première fois que je jette une oreille au groupe Guadeloupéen / Nantais.

La pochette du skeud est… étrange. Un espèce de paysage abstrait représentant une côte plutôt sombre et peu engageante.

Hop, une délirium tremens pour m'écouter ça !

Bref..

La première chose qui frappe dans l’opus c’est cette « sur-saturation » du son, qui donne un ensemble assez progressif a l’intégralité de l’opus. 

Celui-ci commence par la majestueuse pièce nommée « Horreur Boréal », un morceau très travaillé, loin de ce qu’on pourrait attendre d’un groupe de Heavy / Thrash. Porté par la vocaliste Stephanie Le Saint, le morceau commence lentement pour monter au fur et a mesure et exploser au sur sa fin dans un final au riff assez énorme, tout en maitrise.
Maitrise, c’est le maître-mot de l’opus, dans tous les cas. Même si on ne peut que y coller difficilement le terme « progressif », tant l’opus est diversifié. J’en prend pour exemple les deux morceaux qui suivent, une véritable ôde au heavy / thrash, rapellant par moment le grand Megadeth, avec des envolées de grattes qui balancent mémé dans les orties fraîches du matin et une voix qui rappelle celle du fossoyeur qui s’est pété la jambe au fond du trou.

Les Mandragor(e) prouvent donc que sur le terrain du bourrin virtuose / mélodique ils n’ont plus de leçons a prendre. 

De la haute maitrise.

Et rebelote enfin, avec la conclusion qui prend l’apparence d’un morceau progressif avec son intro atmosphérique tout en contraste, conclusion rêvée pour un opus de la sorte.
Au final ce –trop court- 4 titres est révélateur de la maitrise du combo, qui montre au grand jour sa nouvelle identité et qui ne prend pas de gants pour s’assoir sur la scène nationale.

Très bonne découverte.

jeudi 15 décembre 2011

ARWEN // Corruption

Originaire de Six-Four (dans le var), ARWEN est une formation qui nous livre sur ce court E.P nommé «  Corruption » un néo-métal nerveux.

Hop, je m'ouvre une bonne Strossburi blonde pour le coup !

Introduit par une courte citation (que je jurerais sorti d’un bon vieux western mais je ne suis pas sur a 100%) le néo furieux d’ ARWEN s’impose vite comme un métal sans concession. Des riffs lourds et une batterie implacable se battent avec la ligne de chant très agressive, (entièrement en français) très saccadés dans sa diction mais si elle y gagnerait probablement en diction plus claire. De toutes façons, ARWEN utilise très efficacement les parties vocales en répétant parfois comme un refrain certaines phrases (ce qui rappelle férocement certaines compos de RATM). ARWEN y rajoute efficacement une touche plus « punk », avec des riffs très efficaces (« la pensée et l’oubli ») qui font nettement penser a des refrains plus hard-core.

Finalement cet E.P dépote bien, et c’est tout ce qu’on lui demande. On regrettera qu’a certains moment la voix se fasse plus discrète au niveau du mixage mais son agressivité compense cette petite faiblesse qui se rattrapera surement au prochain enregistrement de la formation.

Pour les avoir entendues en live, les compos de ce «  Corruption » tiennent les promesses qu’elles font en studio : elles explosent la gueule de ton cousin Martin et promettent au groupe un opus de grande qualité. A suivre, donc.

AQUILON // Immobile


AQUILON
est un groupe d’électro dark metal industriel. Ouais, je sais, ça fait un peu rallonge comme classification mais il est ardu de cerner tous les aspects musicaux qu’offre « Immobile », leur dernier opus, sans se fendre d’une classification a rallonge.

Hop, une Trois Pistoles pour m'écouter ça !

Mais attaquons l’autopsie par l’analyse de cette superbe cover, très proche visuellement de l’univers noir et pessimiste du groupe. Proscrite au fond de son fauteuil, une femme (a priori jolie, comme toutes les femmes d’ailleurs) reste les yeux fermés, immobile, peut-être pour oublier le monde ? Se laissant mourir ? Ouais, enfin, on voit que c’est pas Guy Bedos qui va s’occuper des paroles de l’opus, c’est déjà ça.

Et très franchement, ça faisait un bail que je n’avais pas eu l’occasion d’entendre un groupe français qui construit aussi bien son univers musical (bon, a la notable exception de 29/09, mais ce n’est pas comparable). Car, entre riffs lourds et implacables comme le destin, une voix puissante mais suffisamment professionnelle pour lâcher par moment les hurlements et renouer avec les murmures ou le chant purement lyrique, des chœurs de toutes beautés (et féminins, ce qui ne gâche rien) AQUILON sert clairement une musique aussi efficace que noire, entièrement écrite en français pessimiste et cynique (ce qui est bien agréable quand même) avec une batterie qui pète les rotules de ton cousin Martin.

Mais ca ne s’arrête pas seulement à ça, vu que chaque compo de l’album est un pur bijou (noir de jais, bien évidemment) savamment dosé entre musique industrielle / électro et riffs ultra-efficaces - de par leurs lourdeur - conjugué a la mélodie des lignes de chant dépressives. Difficile de t’expliquer mieux l’alchimie qu’offre AQUILON et l’énoooorme efficacité de morceaux tels que « Affliction », « L’œil », « A Demi-Mot »… Bref, je ne vais pas te faire tous les titres de l’opus, TOUS sont vraiment bons et la majorité d’entre eux frôlent réellement la perfection, au point que le groupe peut se targuer de remplacer mes  INTERRIA-préférés-d’amour-que-j’aime au panthéon de mes groupes de prédilection du genre.

C’est peut-être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup.

Rajoutons a cela un mixage parfait et tu auras compris, ô lecteur anonyme mais fidèle, pourquoi les fans de ce style devront impérativement posséder ce cd qui sera peut-être également convaincre les adeptes d’autres styles (qui feraient bien d’y jeter une oreille).



mercredi 14 décembre 2011

Elvenking // The Winter Wake


ELVENKING est considéré comme un ovni de la scéne Metal Européenne a bien des titres. Les Italiens débarquèrent dès 2000 avec une étrange demo mêlant des accents de Heavy Power et de pur folklore (violons et flûte principalement). Si le mélange ne les avait jamais trahis, j’avais ouï dire que ce « The Winter Wake » en était la consécration.


La jaquette et l’artbook produits par Gyula Havancsak me laissent tout simplement sans voix. Magnifiquement ouvragés, ils sont la quintessence même de ce « Réveil de l’Hiver » Couverte de neige, une fée lutte a travers la tempête pour briller le plus possible au sortir de la lanterne qui la tenait prisonnière tout la saison sous l’œil menaçant d’un corbeau ténébreux.

Une bière pour accompagner mon sifflet admiratif devant ce travail, ce sera «une « Fée Blonde », car elle est de rigueur. Elle est fraîche, elle étonne et elle produit une étrange alchimie.

Comme ce « Throw Kind » par exemple,qui inaugure l’album de la plus formidable façon en explosant littéralement dans une ambiance mélangeant power et violons, et donne par la même un bon exemple de ce qui nous attend. Un power très efficace, extrêmement survolté accompagné de ces violons qui collent au groupe. Tantôt accompagnant les grattes, tantôt le chant ou bien menant une vie a part, ils sont extrêmement importants dans toutes les compositions de la formation italienne. Puis un bridge calme prend le relais avec que l’explosion des riff concluent le morceau. Première claque. La voix de Damnogeras (accompagnée sur ce titre de celle d’ Isabella "Whisperwind" Tuni ) est parfaitement a sa place. Au début on pourrait s’attendre a une ligne de chant plus lyrique mais cette voix qui force, qui ne s’envole jamais ou rarement mais qui possède une certaine puissance, continue de démarquer la formation.

Si « Swallowtails » continue sur la même lancée que le titre précédent (ce qui n’est certainement pas un défaut) et possède un refrain mené par les violons, c’est le morceau qui donne son nom a l’album qui change véritablement la donne. Un morceau en contraste, rappelant certains morceaux de MEGADETH dans son couplet, du FAIRYLAND par moment, et un refrain qui explose dans un accouplement de choeurs et de violons. Seconde claque.

« The Wanderer » suit ensuite, dans un mélange Heavy entre MANOWAR et IRON MAIDEN ) entrecoupé de couplets mélodiques et de refrain chantés par des chœurs. Sans compter ces entêtants violons.

Toujours entêtants, surtout dans l’introduction de « March Of Fool » où les violons instaurent carrément la rythmique, l’ambiance et les riffs du morceau. Puis celui-ci explose dans une multitude de breaks et de bridge toujours très beaux a entendre en les laissant de coté, sauf dans les refrains où ils indiquent la ligne de chants qui montent toujours plus haut avant d’être rejoint par les choeurs. Troisième claque.

« On The Morning Dew » vient se broder sur ces entrefaites. Une balade tout en sonorités folkloriques. Entre flûtes, violons et la voix mélodieuse de Laura de Luca (invitée sur le morceau), le morceau offre une généreuse pause en plein milieu de l’opus.

Puis, « Devil’s Carriage », « Rats Are Following », « Rouse Your Dream » ou encore « Neverending Night » renouent avec ces morceaux dont les Italiens ont le secret depuis le début de l’opus, en rajoutant un brin de speed. Et de chœurs par endroits. Inutile de rajouter des violons, ils sont déjà omniprésents.

« Dissilusion’s Reel » calme le jeu, en proposant un morceau plus calme ou la guitare et les violons –encore- dominent.

L’album se conclue avec une reprise monumentale de SKYCLAD « Penny Dreadful », parfaitement interprétée, tout en mélant le style très personnel des ELVENKING.

Le style personnel, parlons-en. Cet album est une claque magistrale et un pied de nez a tout ceux qui n’arrivent pas a concevoir le Metal sous d’autre angles que la formation classique et les hurlements. Une avancée de plus dans l’affirmation de l’ovni metallique qu’est ELVENKING.
Ne faites pas que jeter une oreille sur cet opus, jetez-vous littéralement dessus !!

Vous ne regretterez pas votre audience avec le Roi des Elfes.

mardi 13 décembre 2011

Chili Con Carnage // L'esprit du chili


Aaaaaah, ça le chili, je connais. Il faut au moins 250 grammes de haricots rouges, 250 g de viande de bœuf hachée, mais hachée menue, menue quoi. 3 bon gros oignons et au moins 1 bonne paire de gousse d'ail bien poilue. 

4 poivrons rouges devraient aussi faire l’affaire, assortis à environ 800 grammes de tomates. 3 cuillères à café de chili en poudre, 2 cuillères à café de cumin en poudre et des trucs genre de l’origan, de l’huile et un bon paquet d’énergie pour cuisiner tout ça, de préférence l’été après s’être enfiler trois ou quatre Hobgobelins de derrière les fagots (ou si tu es un homme, un vrai, un poilu, trouves donc la légendaire Chili Beer). 

Voila qui est réglé pour la boisson, indécrottable partenaire des choniques de ton serviteur.

Et ca tombe bien, de l’énergie, du fun et un bon paquet de fureur, c’est ce que les CHILI CON CARNAGE proposent sur leur nouvelle démo. Et putain, mais comment ça fait trop du bien ! 

Avec des riffs bien sentis qui ont même par moment un sens certain de la mélodie, une batterie en mode poukapouka toujours au taquet et un chanteur complètement aliéné (et probablement aphone à la fin de l’enregistrement), les petits gars de Douai enfilent l’air de rien les cinq courts titres qui composent cette démo comme certains enfilent les travestis a Boulogne (apprécies l’image comme il se doit), c'est-à-dire, avec brutalité, fureur et joie de vivre à la fois. 

Petit plus pour les cris porçins qui clôturent l’opus et l’énorme sample tiré d’un improbable Rambo qui l’introduit (l’opus, hein, pour ceux qui sont largués). 

Petite remarque sur le mixage, néanmoins. Habitué aux prods de grind parfois enregistrées avec le moignon d’un sourd, j’ai était saisi de la profondeur du son dès les premiers poukablast de l’opus. 

Non, je fait pas d’allusions porno quand je parle de profondeur, mais bel et bien des basses et du mixage en général qui, s’il peut dérouter ceux qui ne s’y attendent pas, a le mérite de donner au combo un son bien personnel. 

Une bien chouette découverte donc, et j’espère bien re-écouter le groupe en live et même entendre un probable premier album. 

En attendant j’en reprends un coup, avec ma cuillère en bois, celle que j’ai sculptée moi-même a partir d’une cuillère plus grande, comme il se doit pour tout mangeur de Chili. 

Et peu importe si je me brûle a chaque bouchée, c’est ça qui est bon ! 

Stay Chili ! 


Note : 15/20 




Coldsight // Until your last breath


Aaaaah, enfin le premier enregistrement de COLDSIGHT. Faut dire que le groupe commence a faire sérieusement parler de lui dans le coin de Toulon, puisque son mélange détonnant à base de Killswitch Engage, de Soilwork et mixé avec un peu de In Flames par-dessus arrive a fédérer de plus en plus de fans autour de la formation.

Hop, une Primator pour m'écouter ça !

D’entrée, le skeud en crache plein la gueule puisque la cover est vraiment soignée, ainsi que l’interieur du skeud (bon, la déco est faite à base de crânes se confondant avec des roses. « Classique » diront certains, « efficace » répondront les plus perspicaces. 

Et en effet, suivant cette simple logique, les COLDSIGHT vont servir sur ce « Until Your Last Breath » un cocktail savamment simple et efficace de Metalcore bien mélodique comme on les aime.

Mais pas que.

Je m’explique. 

Le Metalcore, c’est encore un mot d’intellos pour dire que le style musical du groupe est difficilement cernable. Cela est doublement vrai pour les COLDSIGHT puisque le groupe aime a mettre de lourdes ambiances dans ses compos, sans qu’on l’attende plus que cela. Comme par exemple l’énorme intro de l’opus, qu’on attend speed et qui se révèle lourde en fin de compte. Mais les Varois ont de l’agressivité a revendre, puisque des compos comme l’énorme « Killing all Faces » (avec en guest Lyzanxia, d’ailleurs c’est David POTIN qui produit le skeud) en mettent plein ta face en pétant les rotules a mon cousin Martin.

« Mais comment donc ? » me direz vous, si vous avez un peu suivi ce que je disais au-dessus. C’est vrai quoi, on peut pas être lourd et speed à la fois, être agressif et mélodique en même temps. Et bien il se trouve que les COLDSIGHT y arrivent, sans trop d’efforts en plus semble t’il. Par cela (et par l’énorme travail sur les vocaux) on peut les rapprocher aisément des monstrueux IN FLAMES et je crois que le groupe n’a pas à rougir de cette comparaison, car en effet, les mélodies entrainantes le dispute sans cesse aux riffs bien lourds ou aux passages blast-beat.

En gros, ca tabasse et ca fait pas semblant.

Un skeud a écouter d’urgence, il serait dommage de rater la naissance d’un monstre.

Note : 16/20

lundi 12 décembre 2011

BLAME // MCD

Les Vosges. La montagne, la neige, les snowboards et le sexe dans le froid. Voila ce que représentent ces - lointaines – cimes enneigés pour moi, étranger sudiste. Enfin ça c'était avant que j'écoute BLAME (que je connaissais déjà de réputation).

D'origine Vosgienne donc, BLAME se targue d'etre un groupe de Thrash / death et est, il faut bien l'admettre, déjà connu par de nombreux amateurs de par leurs shows et pour la qualité de leurs compos. En juillet 2006 le groupe se décide -enfin- à enregistrer cinq de leurs meilleures compositions a la grande joie de leurs fans.

Le résultat est entre mes mains. Un travail très pro soit-dit en passant, avec une cover très bien réalisée, représentant des forçats en plein travail harrassant, rapellant énormément les aventures de Valérian et Laureline (nottament « Les Oiseaux du maître », m'enfin, jedisçajedisrien). Niveau infographie, mise en page et qualité visuelle de l'opus, rien a dire, on frôle le travail pro (voire même on en dépasse certains, c'est dire), et l'opus brule entre mes doigts menus, si menus.

Sitôt une Moinette ouverte et la galette dans le lecteur, il paraît évident à l'auditeur lambda que la qualité visuelle de ce MCD est égale à sa qualité sonore. Une énorme claque surprend dès le début de l'écoute, avec ce très bon mixage imparable et le début d' « En Vert et Contre Tous ». 

La musique de BLAME loin de Thrash -a mon sens tout du moins – rappelle férocement le Death tel que le pratiquait DEATH, justement. Des intro qui sont parfois très mélodiques et oxygénées « Mineurs Minés », des envolées de solos pas piquées de vers (le monumental «opium» par exemple) et des titres poutreurs (étrange mot dérivé de «poutre»), une puissance à toutes épreuves qui ne lache pas la cadence («Carpe Diem», «La Came Isole») et un MCD sans concession. 

Une sacrée galette que rien n'annonçait, cela est certain. Un mot sur le mixage, vraiment parfait (chaque instrument est vraiment bien mit en valeur), et sur la voix aussi, même si elle manque à de rares endroits de puissance, qui a la bonne idée de s'aventurer parfois hors des sentiers gutturaux et le tout en français parfaitement compréhensible et articulé, s'il vous plait. 

Mention spéciale a « En Vert et Contre Tous » et a son hymne « Les Dirigeant ne font que diriger. Les Dirigés ne peuvent plus digérer ».

Moi je dis Banco.

Une formation a surveiller de très très prés, assurément une suprise de taille pour tous fans de Metal.

note : 13/20

INDUST // A Quiet Place

Sur du noir et blanc, une photo de live inaugure l’opus. L’intérieur lui, est bien plus parlant.
Messieurs, mesdames, INDUST est dans la place !

Entre une avalanche de clichés pris n’importe quand et comment, l’auditeur aura la surprise de déballer une page de journal, le INDUST’s NEWS. En effet, la formation aura choisit cet artifice pour mettre en avant les paroles de ses compos. Un petit clin d’œil au « Lies» des GUNS AND ROSES probablement, mais qu’importe, la surprise est efficace. 

Aller hop, je m’envois une Barbar pour m’écouter ça.


D’entrée, les INDUST marquent le coup en proposant des riffs puissants flirtant avec Slayer ou Hatebreed. La voix du chanteur de l’époque, Radzul, n’est pas sans rappeler celle de Nations On Fire . Avoisinant parfois le screamo sans trop en user, elle manque parfois –a mon sens- de puissance dont font preuve les riffs et la rythmique en arrière. Le phrasé est, lui, typiquement HxC et lorgne du coté de SICK OF IT ALL ou d’AGNOSTIC FRONT.


La production est vraiment bonne pour un premier album, elle sert a merveille la puissance écrasante du groupe. Notons aussi que la tracklist est impressionnante pour un premier opus (14 titres, ce n’est quand même pas a la portée de toutes les formations).

La musique, à mi-chemin entre le Thrash et le punk s’emballe parfois, (« Fake », « CheckMate») et certains morceaux proposent des bridges assez percutant qui pète la tronche de mon cousin Martin (« R.A.P.E »), mais la plupart des morceaux servent l’efficacité du groupe, son honnêteté et sa volonté de tout livrer d’un bloc (« Dissoci-Hate », « Fuck Your Education"). D’ailleurs les compositions s’enchaînent a une vitesse folle, souvent rattrapées par des chœurs de groupe qui scandent –en général- une phrase bien efficace (« This Difference is what MAKE US STRONG ! » sur « Difference »).

Mais c’est sur «Legitimate Pride » que le groupe explose littéralement, maniant a merveille les riffs thrash et les airs punk, ce qui deviendra le fer de lance de l’énorme album suivant, « On Evil’s Right». Un riff lourd, un chant hurleur et l’explosion punkisante suffisent a hisser ce morceau au sommet dans la tracklist de l’opus. Si bien qu’on passerait presque a coté de la reprise des FINAL EXIT, « Not A Punkrock Song ».

Au final, je conseille cet album a tous les fanas de Hardcore (s’ils ne l’ont pas déjà). Un condensé d’honnêteté furieuse, d’envie de tout casser et de bonne humeur a se mettre sous l’oreille, en attendant d’écouter le fabuleux, l’immense, que dis-je, l’incontournable « On Evil’sRight ».

Note : 15/20

Bonded By Blood // Feed The Beast


BONDED BY BLOOD.


Putain, au moins, ce nom a le mérite de ne pas prêter a la confusion. En effet, cette formation, héritière d’ EXODUS –forcément- nous sert avec « Feed The Beast » un bon gros Thrash, bien élaboré et efficace sous couvert d’une cover apocalyptique.

Du coup, forcément, je me sert une "Fin du Monde" pour m'écouter ce truc.

On s’y attend, mais ça fait quand même bizarre de se retrouver avec un tel clone d’ EXODUS. Thrash jusqu'au bout du manche, BONDED BY BLOOD n’entend pas prêter a la confusion. Si le vocaliste, reste dans des domaines très aigus, les structures de compositions ne démentent pas l’origine du combo.

Le truc bien sympa c’est que la formation essaye de rester la plus honnête possible. Si la batterie est toujours au taquet, («  Necropsy », «  Immortal Life ») les envolées de solos sont vraiment travaillées dans l’optique de vraiment faire tripper l’auditeur («  Feed The Beast », «  Necropsy », «  Mind Pollution », «  Another Disease »).

Alors du coup, tant pis si les compos sont parfois un peu attendues au tournant et ne surprennent pas vraiment l’auditeur. De toutes façons, on est pas là pour ça, mais plutôt pour headbanguer comme des malades avec des riffs surpuissants qui décalottent ton cousin Martin («  Psychotic Pulse », « Mind Pollution », «  Immortal Life ») menés par une batterie implacable et réellement efficace, qui fait clairement penser a une machine de guerre tant elle semble instoppable («  Mind Pollution », «  Self Immolation »), le tout restant très agressif, grâce a cette voix si particulière, même si celle-ci est un peu a coté parfois (« The Evil Within », « Tormenting Voices »), mais ne crachons pas dans le pit, tout cela est vraiment appréciable.

Bref, tu l’auras compris, un opus que tous les fans de Thrash ou headbangueurs devraient se procurer impérativement.

On notera au passage l’amusant morceau intitulé «  Theme from Teenage Mutant Ninja Turtles », reprise, je pense, du générique du dessin-animé. Qu’est ce je touche ma balle en anglais, alors.

Parfois je m’épate moi-même…

note 15/20


vendredi 9 décembre 2011

HELLIXXIR // War Within


Né en 2001, le groupe Grenoblois HELLIXXIR mélange habilement un style Heavy Metal avec une sonorité et une agressivité bien plus proche du Thrash Metal.


Si en 2003 leur premier Ep « The Cypress Forest » n’avait pas fait énormément de remous, c’est après un changement conséquent de Line-up que le groupe nous livre aujourd’hui son premier album. 

Et il est intéressant a plus d’un titre. 

Déjà parce qu’un changement de Line-Up peut toujours s’avérer casse-gueule. Ensuite parce que ce « War Within » est présenté comme un album-concept abordant le thème d'un comportement humain malade. Immersion dans un monde chaotique dans lequel chaque individu est contaminé par un parasite, le rendant totalement imprévisible, irrationnel et violent. A demi conscient, l'Homme s'interroge peu à peu quant à ses actes et son avenir, déclenchant ainsi un véritable combat intérieur

Mouais bon ceci étant dit, je m’ouvre une Hoogarden pour m’écouter ça.

« Childhood’s Trouble » introduit l’album d’une façon singulière. Non que cette musique –un air de guitare sèche qui explose brutalement – ne soit pas a la hauteur. Bien au contraire, c’est un air sombre qui colle parfaitement a l’opus mais les carillons qu’on entend sonner dans le vent en fond donnent à cet instrumental d’introduction (et donc a l’album) une très bonne ambiance, très marquante et qui colle a « War Within ».

« Mr Hyde » démarre sur des chapeaux de roues. Des riffs agressifs, une batterie calculée, le mélange prend rapidement. Puis la voix de Julien TOURNOUD débarque. Une voix très claire, très a l’opposé de la musique qui l’accompagne. Au début cette voix m’a déstabilisé mais au final je la trouve très bien a sa place. Pour le refrain, des chœur masculins se joignent a la voix ce qui donne l’effet d’un foule scandant les paroles, toujours accompagné par une mélodie insidieuse. Le tout est très efficace.

La formation l’a d’ailleurs bien comprit puisque les deux morceaux suivant « Of Rage and Violence » et « Introspection » surfent sur le même modèle, rajoutant tantôt de la mélodie, tantôt des airs orientaux.
La balade de la galette se nomme « Tears of the Christ », entre guitare sèche et chant lyrique, le morceau reste empreint de cette ambiance palpable que l’on ressent depuis le début. Plus encore, le morceau marque un virage sombre dans l’opus : tous les titres suivants sont bien plus violents et sombres que ceux du début, comme si tu venais de franchir un point de non-retour.

L’instrumental « Ad Infernum » ne fait qu’accentuer cette impression car il introduit le très bon « Hellhound », un morceau dense, violent et très efficace. Mon morceau préféré pour ce qui me concerne, bien que j’apprécie également beaucoup le morceau suivant « Circle Of Infinity » et ses riffs brutaux. 
« Corpus Morbidum » est un morceau d’ambiance où des chœurs entonnent ce qui pourrait ressembler a un chant religieux, avec toujours cette bonne ambiance qui colle a l’opus.

« Reincarnation » calme un peu le jeu en se rapprochant un peu de ce qu’on pouvait trouver dans le début de l’opus, en bien plus sombre cependant, alors que « Adeu » conclue l’album comme il avait commencé, un air sombre de guitare sèche.

Cet album est donc intéressant a plus d’un titre, certes, mais il possède également une ambiance unique. La voix de Julien TOURNOUD, rappelant par moment celle de Doug Lee dans MEKONG DELTA teinte l’œuvre du groupe d’une couleur rouge et ésotérique. Ajoutée aux ambiances religieuse et orientales (rappelant évidemment les ORPHANED LAND) ponctuant l’album et a ses riffs sombres, tout cela contribue a faire de ce « War Within » un album fort, a découvrir de toutes urgences.

note:17/20

mercredi 7 décembre 2011

DOWN // Over The Under


DOWN représente pour beaucoup la quintessence du genre. Sans concession, sortant un rare album de temps en temps, ne donnant des news que quand les concerts s’ammorcent et quand c’est le cas ne font qu’une poignée de dates.

DOWN c’est aussi une formation expérimentée, avec des membres de CORROSION OF CONFORMITY, CROWBAR ou encore bien entendu les mythiques PANTERA.

Avant ce « Over The Under », DOWN nous avait gratifiés de deux opus excellents, NOLA aux airs bluesy et lourd a souhait enregistré sur le tard et sur pression de l’entourage du groupe et le « A Bustle In Your Hedgerow » bien plus ancré 70’s enregistré en un temps minimum par un groupe enfermé en studio n’ayant fait aucun préparatif pour l’enregistrement. Comme les deux autres opus de DOWN, ce « Over The Under » a sa propre histoire…

Parce que, depuis la dernière apparition de son leader Phil Anselmo, il s’en est passé des choses. Je parle bien entendu de la mort de Dimebag Darrel, mais aussi de Katarina l’ouragan dévastateur qui ravagea la Nouvelle-Orléans. Les compos ont donc été énormément travaillées, pensées et pesées pour l’enregistrement. C’est peut être finalement le premier véritable album de DOWN pensé pour l’enregistrement.

Et rapidement, on voit que le ton n’est pas a la haine mais plutôt au désespoir, a la lourdeur du propos. Clairement, les compos de DOWN n’ont jamais autant sonnées noires et lourdes. Le combo possède un assortiment de riffs très efficace en ce sens. DOWN n’a jamais autant été DOWN.

L’homogénéité de l’opus est imparable, tout autant que les compos de la formation (« 3 Suns, 1 Star », « On March The Saints », « The Path », « I Scream ») qui sont tous sans exception des petits bijoux noir d’ébène. Difficile de dire quel morceau est meilleur qu’un autre tant tous se tiennent cote a cote dans la masse lourde de « Over The Under ».

Mais si le grand bonheur des fans et de ré-entendre enfin le père Anselmo au micro, on remarquera sa superbe prestation, le vocaliste posant sur cet enregistrement ce qui reste peut-être l’une de ses meilleures performances en studio (je suis un indécrottable fan de ses enregistrement sur « The Great Southern Trendkill »), loin, trèèès loin de sa –très bonne néanmoins- prestation sur « A Bustle In Your Hedgerow ». Exit la voix rocailleuse entourée de vapeurs de whisky. Ici les lignes vocales sont très claires, contrastant énormément avec les autres enregistrements de la formation, ce qui pourra dérouter le fan de première heure mais qui finalement se greffe particulièrement bien avec l’ambiance de l’opus.

Voici donc un album qui bien que contesté par de nombreux fans demeurent a mon sens la parfaite représentation de DOWN. Une noirceur et un son lourd sans pareil, une authenticité rare et des compos implacable a tire la rigaud.


Certainement le meilleur enregistrement de la formation a ce jour !


Artery // Eternity

ARTERY est une formation française se définissant comme un groupe de Thrash. Moi je veux bien. Vous noterez que je suis quand même ‘hachement malléable comme gars, niveau musical. Oui, je me lance des fleurs mais avouez que je n’en aie pas souvent l’occasion. Puis quand même, des fois, ben ça fait du bien face au « gangsterisme territorial » comme dirait Hakim Bey.

Ben oui, en plus, j’aime bien la ramener.

Bref, après m’être servi une bonne Kwak de derrière les fagots et après avoir matté la cover sur laquelle figure un démon pensif (mais très pixellisé, c’est un peu ballot pour le coup) je lance la galette.

La première chose qui saute aux oreilles c’est le son, perfectible par bien des façons mais qui s’en sort honorablement pour une première autoproduction. Les compositions assez travaillées et a la structure recherchée rappellent furieusement les premiers opus de SLAYER et flirtent parfois avec des mélodies a la IRON MAIDEN, avec un tempo nettement plus rapide, il est vrai. Bon et des solos moins bluffants. Tout cela tient suffisamment la route pour être intéressant.

Non le truc qui gène dans ARTERY, c’est le chant.

La voix, peut-être trop mise en avant, souffre parfois d’une trop faible puissance de chant, et même parfois de maîtrise a mon sens, ce qui est navrant, d’autant plus que le timbre du vocaliste est pas mal du tout et sa maîtrise sympa sur certains morceaux («  Immortal » (très typé MAIDEN justement)  ou encore sur mon morceau préféré «  An Ordinary Man »). Le tout frôle parfois le GWAR de « Hell-o » et son espèce de ligne vocale très typée mais aligne également a des moments des très bons moments. C’est ce qui me fait penser que tout cela devrait gagner a être travaillé. Vu le niveau du groupe, il est certain que celui-ci explosera rapidement une fois son équilibre trouvé. En attendant, « Eternity » annonce les débuts prometteurs d’ARTERY, qui devraient vraiment compter dans la scène underground.



mardi 6 décembre 2011

FURIA // Blast n' fuck


FURIA est connu des métalleux pour avoir –notamment- pondu le fabuleux « Un Lac De Larmes Et De Sang ». Après un « Kheros » nettement en-dessous de la qualité de cette tuerie (mais très sympatoche tout de même) et une bonne grosse traversée du désert, on aurait put croire FURIA mort et enterré.


C’est peut-être bien pour cela justement que FURIA se jette à corps perdu dans la mêlée avec ce E.P nommé « Blast’n Fuck » (scuzez du peu) qui est à la fois inattendu dans sa forme et dans son contenu car il possède en plus l’avantage de présenter une nouvelle facette encore inconnue du groupe jusqu’alors connu pour son Death Epique.


Histoire peut-être de prouver a tous que le groupe n’a pas peur de se remettre en question, ce « Blast’n Fuck » est donc à milles lieux de ce que le groupe à déjà pondu pour se concentrer sur l’impact et sur l’efficacité sans ambages d’un Thrash Metal Brutal et direct, aux nets relents de Stoner. Sur papier cela est appétissant mais il faut ajouter à ce mélange les mélodies innées que FURIA pond avec facilité et qui font systématiquement mouche.

Tiens, je m'ouvre une bonne grosse Cuvée des Trolls pour fêter ça !

Voila donc le nouveau mélange FURIA. Cela pourrait sembler être une concession, un parti pris d’être plus commercial ou attractif mais il saute vite aux yeux que, bien au contraire, la motivation première ici semble être de livrer le plus brutalement et directement possible les sentiments d’un groupe qui à été malmené mais qui se relève pour vomir sa haine à la face de ses détracteurs.


Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça claque ! Si l’intro se révèle quelque peu inutile, elle a le mérite de sublimer le riff principal de « Rebirth », ce qui le rend –encore- plus entrainant. A partir de là c’est un pur festival puisque toutes les compos de cet E.P, si elles sont simple dans leur structure, n’en restent pas moins efficaces et entrainantes, notamment grâce aux mélodies viscérales pondues par le groupe et à la puissance vocale de Damien, bluffant de maitrise. Cerise sur le gâteau, le morceau « Shaman », qui instaure l’ambiance grâce à une petite mélodie indienne et qui recrache en une mixture brutale toutes les influences Death et Stoner du groupe.


Petit bémol par contre, le second morceau de l’opus, « Five Minutes », qui n’apporte –à mon sens- rien de vraiemnt intéressant et qui reste clairement le morceau le moins bon de l’opus (attention j’ai pas dit mauvais, nuance).


On ne pourra pas reprocher aux FURIA de rester figés dans leur style en tout cas ! Si vous êtes –comme votre humble et sexy serviteur- fan du death epique de « Un Lac De Larmes Et De Sang » oubliez tout ce que vous savez de FURIA. Car sur cet EP le groupe défausse son jeu où la main était pourtant parfaite mais cache bien des atouts dans sa manche. Ca fait du bien par où ça passe. A suivre, de très près !


samedi 3 décembre 2011

THYRFING // Farsotstider

Farsotstider est un album qui divise. Certains s’indigne de cet opus noir alors que d’autres s’émerveillent devant la maturité du groupe. Vous l’aurez compris, je suis plutôt dans ce second trip.


Hop une Cuvée des Trolls pour décortiquer ça.



Non parce que si l’album éponyme et " Urkraft" par exemple étaient de glorieux monument au Black Viking Folk et si Thyrfing s’était mit à collectionner un bon paquet de fans –barbus et roux de préférence – le groupe n’entend pas s’endormir sur ses lauriers. Même si c’est une walkyrie sexy comme un suédoise qui les dépose. Et ce quitte a tomber dans l’oubli.

Illustration de ce conflit, la jaquette de Farsotstider est noire, un arbre mort en couverture. Rappelons que la traduction du titre signifie « Temps de Peste » et qu l’ensemble de l’opus lui est sombre, très sombre. Bien plus que ce a quoi nous avait habitué le groupe.


D’ailleurs, «  Far at helvete » affiche la couleur d’entrée. Enfin le manque de couleurs plutôt. Exit les arrangements mélodiques ou les choeurs mis en avant. Les riffs sont violent et sans ambiguïté. Le morceau est très sombre et il dégage une ambiance sans pareille qui détonne vraiment dans la discographie de Thyrfing. Les chœurs finaux appuient cette impression et rappellent que Thyrfing manie très bien ce coté là de son style.

«  Jag Spar Fordarv » continue dans la même lignée. Agressif et lourd, accompagné d’orgue mais mettant nettement plus en avant les bon gros riffs qui tachent.

« Farsotstider » qui donne son nom a l’opus et bien plus « épique », possède bien plus de ces fameux chants plébiscités par de nombreux fans. Les riffs, eux, sont belliqueux et ne prêtent pas a la fantaisie. Mais quand ils sont rejoint par les chœurs et les cuivres la sauce prend à merveille.

« Höst » par contre, est nettement plus calme, mélangeant violons, chants black, chœur et riffs agressifs. La ligne de chant est accompagnée par les chœurs et les couplets alternent les Riffs Metal et les guitares sèches avant que ne viennent la seconde partie du morceaux, où les violons s’affolent et ou les riffs deviennent plus entraînants. Inconstestablement un des meilleurs titres de l’opus.

«  Själavrak » rappelle la violence et la profondeur des premiers morceaux de l’opus, tout comme «  Elddagjämning », même si tout deux sont nettement plus lents. Plus lourds aussi, il est évident a ce stade que le groupe vise le noir total (le riff principal de Elddagjämning est d’ailleurs très parlant a ce niveau).
«  Baldersbalet » et sa ligne de chant impressionnante débarque ensuite, ainsi que son entêtant refrain et son riff très Thrash.

«  Tiden läker intet » lui se rapproche plus de ce qui a fait la grandeur du groupe, des choeurs accompagnant des violons, des riffs et une voix black, une ambiance unique mais toujours très noire. Notons les violons, bien que présents depuis le début de l’opus, qui regagnent une place de choix ici ainsi que sur le morceau sans titre qui clôt l’opus d’une façon magistrale, avec des chœurs toujours plus parfaits. .


A opus a découvrir si vous avez le culot inimaginable de ne pas le connaître, ou a redécouvrir bien évidemment.

jeudi 1 décembre 2011

eOn // Unscarred

eOn est un groupe de Thrash Brutalcore en provenance de Toulon. Formé depuis un bon paquet d’années déjà et s’étant forgé une solide réputation sur scène, la formation n’avait pourtant enregistré aucun album intégral, probablement par faute de temps ou d’argent, comme beaucoup d’autres formations prometteuses.


Hors donc, voici que débarque en Avril 2009 ce très attendu « Unscared », premier long enregistrement de la formation et qui –en plus- marque l’arrivée du second guitariste qui n’était pas présent sur le dernier effort des Toulonnais, le trop court EP « Brutal Awakening », chroniqué dans nos pages. Le tout accompagné des douces mains de Dame Season Of Mist, autant dire que ça prévoit du lourd.


Hop, une Leffe triple pour m’écouter ça.


Et le moins que l’on puisse dire c’est que, d’emblée, l’évolution du groupe est flagrante. Bon, même si on passe outre la qualité de l’enregistrement (qui était sans conteste le point faible sur « Brutal Awakening ») il est évident que les eOn ont fait un grand travail de composition. Ce qui était avant un déluge brutal de déflagrations Panteresques (moi j’aime bien inventer des mots) est sur ce « Unscared » une musique mature, aux influences à la fois visibles et digérées.


Et en plus, il y a un truc bien important qui n’était absolument pas présent auparavant. Ce sont, tadaaaaaaa… Des riffs Heavy.


Ben ouais, navré de le dire, mais la nouvelle cuvée eOn comporte une chiadée de riffs Heavy absolument pas piquées de vers tout en restant super efficaces, aussi bien au niveau de la mélodie que de l’impact qu’ils véhiculent (« One More Beer », « Scar », « Better Than Dead »). Un nouveau bébé plus mélodique, donc, mais pas que. Car la subtilité du groupe tient au fait que si les mélodies Heavy et toutes les influences du genre (MAIDEN en tête) ont été travaillées, on sent également une nette volonté de pousser l’aspect Brutal du groupe un cran au-dessus, et donc, paradoxalement, de faire coïncider des riffs Thrash et des passages qui très franchement n’ont rien à envier a certains groupes de Death Brutal (surtout dans l’énoooorme «Draw The Road ») avec les fameux aspects Heavy dont je parlais plus haut.


Le summum c’est quand le groupe se décide à nous balancer l’air de rien des méga envolées de solos par-dessus ce mélange, chose qui était présente avant mais nettement moins maitrisé. Sur « Unscared », les solos cassent les genoux à mémé quand même, surtout dans l’énorme « Better Than Dead » où on sent que le gratteux se fait plaisir.


Alors, ouais, ça pourrait paraître bancal comme plan, du genre à se casser la gueule au moindre refrain. Mais loin s’en faut, les eOn arrivent subtilement à maintenir cette étrange mixture tout le long de l’opus, en grande partie grâce à une section rythmique qui décalotte mon cousin Martin. Une batterie implacable, qui n’hésites pas a surprendre l’auditeur en décalant des rythmiques, en jouant de la double ou en explosant brutalement, conjointement avec la basse qui est méga efficace. Le tout est –évidemment- mené tambour battant. On parle de Brutalcore quand même.


Un autre point – peut-être même le plus important- de ce « Unscared » est la ligne de chant. La fameuse ligne de chant d’eOn qui faisait énormément penser à du NAPALM DEATH et qui en a rebuté plus d’un à elle aussi été retravaillée pour gagner aussi bien en mélodie qu’en brutalité. Si bien qu’au lieu d’un chant hurlé au phrasé saccadé on se retrouve avec un timbre de voix bien personnel, qui sait allier à la fois des bonnes grosses guttu de derrières les fagots, des cris gerbeurs à la SUPERJOINT RITUAL et des chants clairs que j’aurais rapproché dans un premier temps du travail des ILL NINO. Mais, à vrai dire le groupe lui prèfère des refrains parfois gueulards, hurlés en groupes qui font largement penser à du Hard-core.


Bon, faut relativiser hein. Tout n’est pas parfait dans la dernière cuvée eOn. Il y a déjà l’interlude « Take a Deep Breath » qui tombe un peu à plat, sauf quand il s’agit d’introduire le monstre qu’est « Change The End ». On notera aussi par moment un relent du Grand Sudiste Tueur de Mode, mais bon, rien de bien pénalisant, au contraire. Et après tout, les eOn pourraient bien être eux aussi des Grands Sudistes Tueurs de Mode (même si ça le fait moins dit en français) car, au final, cet excellent « Unscared » nous présente un groupe complet et mature, ayant parfaitement digéré ses influences pour nous les vomir en pleine face dans une mixture brutale et sans concession. Et franchement ça fait plaisir.


Le meilleur opus de Brutalcore que j’ai entendu pour l’instant pour ma part. Les amateurs pourront se jeter sur ce brûlot sans concession. eOn est en route pour se faire un bon gros nom, à grand renforts de bruit et de brutalité. 

La suite ? On espère les voir partout en France, latter la gueule dans les pitt en propageant la bonne parole sudiste, rien ne nous ferait plus plaisir.