Blog chaotique à la mise à jour aléatoire.


On y cause de
Métal sous toutes ses formes, d'ambiance d'apocalypse, films, séries, jeux de rôle et jours de colère...

jeudi 27 septembre 2012

Interview Tagada Jones ( Niko, vocaliste lead)

Salut à toi. C'est un grand honneur pour le fan que je suis de procéder à cet entretien, très franchement. J'espère que tu va me pardonner la longueur de l'interview mais rassure-toi, je me suis freiné et j'ai passé pas mal de questions à la trappe par souci de longueur.

On y va.

Tagada Jones c'est avant tout un engagement politique sans détour. Depuis bientôt 20 ans le groupe vocifère sans discontinu sur sa lancée... Mais depuis 20 ans cela va de pire en pire. Y'a un moment où vous remettez en cause vos convictions, où vous êtes fatigués de tout ça ? Ou trouvez vous la force donc, 20 ans aprés, de repartir de plus belle ?

Niko (chant / guitare) : C'est vrai qu'on arrive bientôt à 20 ans, on fêtera d'ailleurs ça comme il se doit fin 2013 !!! La situation sociale et économique ne fait que de s'empirer, mais avons nous réellement pensé à un moment que ça n'allait pas être le cas ? Pas sûr, la voracité du capitalisme est telle, qu'il écrase tout sur son passage, sans se soucier des dégâts que cela peut engendrer, seul compte le profit. Je crois que depuis le début du groupe, on avait bien compris cela, et forcement on savait que le combat serait vraisemblablement perdu d'avance, mais a aucun moment ça nous a fait douter de nos convictions. Et je peux te dire, qu'elles sont toujours intactes, pas questions de baisser les bras ! Ce que je pense c'est qu'au moins maintenant on est plus nombreux sur le bateau de la colère, et qu'on est peut être un peu moins pris pour des hurluberlus ou des marginaux, la société est bel et bien en train de se rendre compte qu'elle se fait enfiler depuis des années par l'ultra libéralisme.

Le vrai combat va pouvoir commencer !

Avec "Descente Aux Enfers", ce nouvel album, vous avez repris le même discours mais vu par la lentille presque égocentrique finalement d'un protagoniste extérieur à la formation. Adolescent devenant amoureux puis jeune adulte dévoré par la drogue, il ne cesse finalement jamais son combat, allant jusqu'à prendre en otage son patron pour défendre ses idées. Ce parcours romancé vous le pensez réaliste ? Qu'est-ce qui vous a poussé à écrire un album de cette façon ?
Comme on ne veut pas non plus trop tourner en rond, on a trouvé intéressant d'écrire cet album sous cet angle. Ça change vraiment le type d'écriture. C'est d'ailleurs assez drôle car le premier clip "Zéro De Conduite" tiré du début du disque, donc de la période adolescente de ce protagoniste, a effrayé certaines personnes, ne reconnaissant plus la façon d'écrire de TAGADA. Je t'avoue que ça m'a bien fait plaisir, car il faut aussi parfois secouer un peu les habitudes. Quant au réalisme de la situation, je crois qu'on en est vraiment pas loin... On a choisi ce titre pour illustrer la prise de conscience qu'est l'entrée dans la vie active, et la grande désillusion que cela peu représenter par rapport à nos rêves d'enfants... Le choc est rude, et il risque de l'être de plus en plus. L'écart entre les plus riches et les plus pauvres ne fait que de s'agrandir, et ça va forcement aboutir sur des clashs !

Dans ce nouvel album on sent que l'effort à été fait sur les mélodies vocales. Etait-ce important pour vous d'atténuer l'agressivité des vocaux, comme vous l'aviez fait avant sur le single "Une Fois De Trop", par exemple, pour ce travail plus introspectif que sur les autres opus ou est-ce que cela est venu naturellement pendant l'enregistrement ?
Je crois que ça se fait assez naturellement, ça correspond plus à des envies de ne pas chanter tout le temps de la même façon, on a pas vraiment travaillé ça, ce sont des mélodies qui nous sont venues de manière très naturelle.

Comment les choses se sont-elles passées avec Steph Buriez pour ce second effort ensemble ? Qu'a-t-il apporté à la cohésion du groupe ? C'était important qu'il soit le premier à bosser sur le mix ?
Disons qur'on ne peut pas toujours tout faire seul, même si la devise DIY du groupe est aujourd'hui plus vrai que jamais. Steph est un bon ami, on c'était très bien entendu sur le disque précédent, c'est donc tout naturellement qu'on s'est tourné vers lui. On avait envie de travailler à plusieurs sur le disque, c'est pour cela qu'on a un peu morcelé les tâches de chacun, histoire de ne jamais frôler la routine...

Le retour à un enregistrement "live" vous l'avez senti comment ? Qu'est-ce que cela a-t-il apporté en plus par rapport aux opus précédents ?
Ben il faut bosser ! En fait on se rend compte que les prises modernes sont une belle fainéantise, c'est beaucoup plus contraignant d'enregistrer "live". Donc une fois les morceaux composés, on s'est mis a bien les répéter pour être fin prêt au moment de l'enregistrement, un peu comme pour notre première session de studio. Mais le résultat est là, oui peut être que l'on perd en qualité de son, mais par contre, qu'est ce qu'on gagne en dynamisme et en efficacité ! Finalement, je crois que la course au gros son retire beaucoup de choses à la musique, il va bien falloir arrêter à un moment ou un autre.

Dans le même ordre d'idées, pourquoi était-ce important de retrouver André Gielen pour les vocaux, alors que justement leur mélodie et leur impact émotionnel est bien différent qu'à l'époque de "Manipulés" ?
C'est aussi un très bon ami ! On avait pas retravaillé avec lui depuis "L'envers Du Décor" où il avait aussi fait les prises voix, c'était donc l'occasion de repasser quelques jours ensemble. En plus il a vraiment une bonne expérience des prises voix, et il n'hésite pas à te dire si ce que tu fais c'est bien ou c'est nul, pas de fioritures, droit à l'essentiel.

Dans "Zéro De Conduite", tu lâches un mesquin "Société tu m'auras pas", un clin d'oeil à Renaud ?
Evidemment, je voulais même accentuer l'image pour le clip, mais le réal était pas chaud... Perso j'ai pas mal écouté Renaud quand j'étais tres jeune, à l'époque ça me paraîssait vraiment être un vrai rebelle, aujourd'hui je ne sais plus trop quoi penser du personnage, mais en tout cas, cette maxime m'as toujours plu !

Que penses-tu des artistes politiquement engagés qui, comme lui, cessent le combat quand l'argent devient plus important que la lutte ?
Je ne sais pas si c'est l'argent ou le manque de motivation, en tout cas j'espère que ça ne m'arrivera jamais !!! Je ne me permets pas de juger des gens que je en connais pas personnellement, et encore moins à travers ce que les médias peuvent nous présenter... Pour son cas, l'alcool y est peut être aussi pour quelque chose... Je connais personnellement des gens que ça a détruit, réduit à néant, un peu comme peu le faire la drogue dure... Bref, il a baissé les bras, mais on ne connaît pas la cause. C'est vrai que beaucoup le font une fois les poches bien remplies, c'est bien dommage.


Dans "Trop De Connards", tu stigmatises le fait d'agir bêtement juste pour agir, comme le ferait quelqu'un (et on sait qu'ils sont nombreux) qui vote par exemple FN juste pour ne pas voter autre chose. Mais est-ce qu'au fond le fait d'agir bêtement mais agir contre un mainstream ça ne rejoint pas un peu tes idées ?
Oui, disons qu'à travers ce morceau, on vise surtout la violence gratuite et la connerie en générale. Je pense, qu'on peut agir sans le faire bêtement, franchement ça me gonfle de reporter sa haine sur des innocents ou sur le reste de la population. Je suis à 100% pour combattre le système, mais jamais pour le faire stupidement. Ca fait d'ailleurs le jeu du capitalisme et des politicards, qui retournent toujours ces faits d'armes pour diviser les opinions, et comme on le sait tous... "diviser pour mieux régner".

A l'aube des élections présidentielles, au lendemain des primaires socialistes, est-ce que tu penses que le discours du groupe va être entendu ? Où en est la politique en France, à ton avis ? Et n'y aurait il pas d'autres options pour le Peuple que celle que de se rendre aux urnes ?
Je sais que notre discours a un certain retentissement, puisque beaucoup de gens viennent me parler à la fin des concerts, mais soyons réalistes ça reste bien sûr limité. Je n'ai pas la prétention de changer le cour de l'histoire... La politique pour moi c'est un milieu véreux... Il n'y a qu'a regarder les gens du même partie s'entretuer pour être calife à la place du calife et on a tout compris. Malheureusement, ce sont bien les politiques qui font les lois, donc on est contraint et forcé de passer par eux, il faut donc voter pour éviter le pire...

Comme qui dirait : la révolution, ok. Mais aprés ? Quid de l'auto-gestion ou encore des TAZ ? Quelle est la position du groupe face aux alternatives luttant contre le capitalisme ou l'économie et la société actuelle ? Penses-tu réellement que ces concepts soient viables ?
Ben à force de vouloir tout nous prendre, le capitalisme ne va t-il pas lui même nous forcer à créer des TAZ ??? Moi je pense qu'il va y avoir des élans sociaux qui vont conduire à un refus massif de l'exploitation économique. Quand tu regarde bien, toutes les coopératives agricoles ou même mieux biologiques, qui permettent aux producteurs de vendre directement aux clients sans intermédiaire, n'est ce pas déjà une contre offensive au capitalisme ? Je ne sais pas si ça marche partout, mais je peux te dire qu'en Bretagne c'est en pleine expansion ! Personnellement je n'achète plus mes fruits et légumes que par ce biais, et contre toutes les idées reçues, ce n'est pas plus cher qu'en grande surface !!!

"La Raison" est une chanson très profonde, presque philosophique. C'est du vécu ? Est-ce que le fait de voir la misère et de savoir qu'une grosse partie du monde n'a rien te gâche une partie de la vie ? D'après toi qui a raison finalement ? Ceux qui s'en préoccupent ou ceux qui passent outre et réussissent leur vie en foulant les autres au pieds, comme tu le dis dans "Lutter" ? Même si moralement c'est pourri, faut bien reconnaître que ces gens là gèrent bien mieux leur ressenti que nous, non ?
Oui c'est une grande question... Disons qu'étant nés occidentaux, on a déjà une certaine chance, et qu'il y a beaucoup, beaucoup plus malheureux que nous... Alors je ne sais pas si ceux qui passent outre gère mieux leur ressentiments, je crois tout simplement qu'ils n'ont pas de coeur et donc pas de ressentiments... Ils se foutent de tout, seul le gain compte. Quand tu n'es pas comme eux, tu es forcement dans un certain paradoxe... Je crois qu'il faut essayer d'être en phase avec tes convictions, si on ne peut pas changer le monde , on peut au moins mener des actions positives, c'est ce que j'essaye de faire le plus possible.

Mais au final, pourquoi ne pas se caser tranquille en chantant de la merde et en ramassant de la thune (et vous renommer Flagada Jones, du coup) ?
Comme je le dis dans ces chansons "La Raison" et "Lutter", il faut faire un choix dans la vie, on a fait le nôtre !

Dans "Descente Aux Enfers" on sent clairement que les riffs doivent plus au thrash qu'à du punk, ou même qu'au metal dans un sens plus général alors qu'avec "La Traque" vous jouez avec hExcess, un groupe Rennais de prog électro proche du travail des Nin et avec La Phaze (drums n' bass proche d'Ez3kiel) dans "Retour A La Réalité". Mais au final, les influences musicales des Tagada, c'est quoi aujourd'hui ?
On prône l'ouverture d'esprit, on écoute donc beaucoup de choses différentes. Le groupes s'est formé sur les cendres de l'alternatif, notre point commun est une affection des musiques "dures", peu importe que ce soit, rock, punk, metal, hardcore ou électro.

Cela fait plusieurs fois que vous enregistrez avec La Phaze. Y'a des liens plus que professionnels entre vous ?
Ce sont de bons amis, il y a plein de groupes avec qui on a joué et avec qui le courant n'est pas toujours passé. Aussi étonnant que ce soit, nous n'avons pas énormément partagé les planches avec La Phaze, mais dès le premier concert le feeling est passé. C'est comme ça, cela ne s'explique pas... Je pense que cela s'appelle juste de l'amitié.

Les Tagadas, les Lofof, la Mass ou encore les Ramoneurs de Menhirs, pour les plus connus... Il existe un courant punk / metal ou assimilé plutôt important en France et qui a cette particularité de ne s'exprimer que dans la langue de Molière. A quoi cette nouvelle émergence (même celle d'anciens groupes) est-elle due d'après toi ?
Je ne trouve pas qu'il y ait beaucoup de groupes à chanter en Français, en tout cas pas assez à mon goût. Non pas que je sois pour une mise en place de quota dans le rock Français, mais ce qui me gêne c'est que beaucoup de groupes chantent en Anglais sans maitriser : ni la langue, ni l'accent, ni les tournures de phrases... Dans ce cas je pense qu'il vaut mieux rester dans sa langue maternelle. C'est d'ailleurs exactement pour ces raisons qu'avec TAGADA on est resté sur le chant en Français. Si un jour je maîtrise l'Anglais à 100%, je ne dis pas qu'on ne fera pas un album en Anglais, mais pour le moment c'est pas au programme.

Les Tagadas, ça commence a faire une jolie petit histoire. Tes meilleurs souvenirs c'est quoi ?
Ohhh comme tu dis, ça commence à faire.... des bons souvenirs, on en a plein, et tant mieux d'ailleurs. Pas facile de choisir parmi tout ça... Je pense que d'une manière générale, les tournées à l'étranger et les tournées en plateau avec d'autres groupes sont toujours de super moment. Dernièrement Le Bal Des Enragés a aussi été une super expérience !


Si tu devais citer un album ou une chanson représentative du groupe, ce serait quoi ? Et ta préférée, celle que tu places toujours en live ?
La vache, la colle.... Allez, je dirais "Yec'hed Mad" du dernier album, où l'on passe au crible pas mal de chose qui nous emmerdent tout en imaginant un perso en train de boire des coups à la santé de tout ces cons ! Par ce que même si on est bien vénère de toute cette connerie qui nous entoure, on aime bien se retrouver entre nous, on en concert et faire la fête... on est Bretons quoi, il ne faudrait pas l'oublier... Le morceau que l'on a le plus joué en live je pense que c'est "Manipulé", c'est pas forcement ma préférée, mais je pense qu'on a dû la jouer pas loin de 1000 fois en concert...

Avec "L'otage" tu soulèves un point important. A quoi sert de changer une société quand ceux qui profitent d'elle ne se sentent pas concernés par ces changements ? Après tout, n'est-ce pas humain de profiter des rouages de la société quand cela est possible ?
Je crois que tous les indignés vivent quelque part un paradoxe entre refuser la société tout en vivant avec... Moi je suis conscient de vivre au sein de la société, mais ça ne m'empêche pas d'en refuser les abus. Dans ce morceau, je dénonce les travers de certains patrons ou "petits chefs". On peut profiter de la vie sans écraser les autres, y'en a vraiment plein le cul de supporter la connerie humaine et leur politique du profit à tout va.

Prendre les patron en otage, c'est malheureusement devenu une des seules façons de se faire entendre dans une société plus médiatique que moraliste. C'est le genre de trucs dont les Tagada seraient capables de faire ?
On a pas besoin de le faire puisque nous sommes nos propres patrons. Position que l'on a adoptée dès le début du groupe. Mais je ne dis pas que si je bossais dans une grosse entreprise, je ne ferais pas partie des preneurs d'otages pour se faire entendre, comme tu dis, malheureusement il n'y a plus que ça qui marche...

Est-ce que tu penses profondément que cela suffit pour se faire entendre ?
Force est de constater que ça a le mérite d'ouvrir les débats. C'est déjà mieux que de subir sans rien dire.

Au fait, être Tagada ça suffit pour en vivre ? On vous sait intermittents du spectacle, les Bérus pour ne citer qu'eux s'y sont toujours refusés. Comment-faites vous pour garder un pied dans la réalité des ouvriers ?
Ben déjà on gagne comme un ouvrier, faut pas croire on ne gagne pas plus. Cela fait maintenant 14 ans que l'on est intermittent. Effectivement certains groupes comme les Bérus s'y sont refusés, moi, je trouve ça moins paradoxal que de vendre ses disques à la Fnac. C'est un statut social obtenu par des travailleurs, c'est un droit, un peu comme la sécurité sociale. Franchement à quoi cela sert de refuser ses droits ? Favoriser le patronat ou l'état ? Quand on sait comment ils nous entubent... En plus, la plupart des gens qui refusent le statut sont Rmiste, je ne suis pas persuadé que cela soit très différent éthiquement parlant. Mais je ne suis pas non plus pour la division dans nos rangs. Pour connaître certains membres des Bérus (puisque tu les cites), je sais que l'on utilise des voies légèrement différentes pour atteindre nos buts et défendre nos idées... qui sont tout de même très proches. Nous en avons souvent discuté et l'important même si l'on a quelques divergences, est bien de s'unir pour lutter !

D'ailleurs, tu as grandi dans quelle ambiance politique ? Qu'est-ce qui a fait de toi le chanteur engagé politiquement qu'on connaît ?
Mes deux parents avaient leurs cartes au parti socialiste, aujourd'hui mon père continue de prendre part aux campagnes socialistes et ma mère, en retraite, est devenue bénévole activiste à la Croix Rouge.

Avec "Retour A La Réalité" l'auditeur perçoit rapidement un changement de son. Plus clair, plus lucide mais toujours nerveux et à contre-courant, notre Héros décide finalement de morfler et de souffrir toute sa vie pour continuer à mieux lutter, mais en paix avec lui-même. Ce combat, cette lente chute aux enfers pour se réveiller plus lucide avec soi-même, comment en êtes-vous venus à écrire cette fin ?
Moi, je vois vraiment ça comme un réveil. L'album et l'histoire étaient terminés quand on a commencé a écrire ce morceau avec Damny, du coup, on a trouvé cela intéressant de l'écrire sous cet angle.

Le protagoniste sort de cette histoire changé, presque métamorphosé finalement mais avec toujours la rage au ventre. Est-ce que son histoire n'est pas un peu celle du groupe, qui de rage aveugle presque adolescente contre la société a réussi a évoluer et à avoir un regard plus mature sans perdre de vue ses objectif et son combat ? Le réveil et la prise de conscience date de quand ? On peut dire que Tagada Jones, à l'image du Héros, est en paix avec ses démons ?
Il y a surement de ça ! Cet album révèle sûrement notre doute quand aux capacités des hommes de devenir "bons". Mais ce qui est sûr c'est que les luttes ne sont et seront jamais veines, et qu'il ne faut en aucun cas s'avouer vaincu, même si la route est longue...

Je te laisse conclure ?
C'est grâce à des gens comme toi que le groupe a pu se faire connaître, alors sincèrement merci pour cette interview, et continue de servir le rock indépendant !
Kenavo
Niko

mardi 25 septembre 2012

Mass Hysteria // L'Armée des Ombres





Après une traversée du désert pénible pour les Français, les Mass Hysteria soutiennent un rythme assez endiablé de sorties d’album soulevant l’enthousiasme de nouveaux fans, et ce malgré la défection d’un des membres majeurs de la formation, le bassiste Stefan.

Hors donc, après le plus que correct « Une Somme De détails » qui remontait les Mass au cœur du débat du Métal français et qui suscitait bien des attentes, l’énoooorme « Live » était suivit par un problématique « Failles » qui en contrepartie d’un poutrage en règle faisait plus office d’ « exercice » que de vrai  « langage de cœur », faute impardonnable pour Mouss’ et sa bande qui ont toujours mit un point d’honneur à laisser exprimer leur passion à travers la rage de leur Metal. Les fans de première heure étaient déçus et les questions se rajoutaient avec le départ du bassiste originel, Stefan. Heureusement, Mass Hysteria ne laissent pas l’attente sans réponse, et sort rapidement cet « Armée des Ombres », qui pose les bases d’un certain avenir pour le groupe.

Les Mass ne seraient ‘ils plus que l’Ombre d’eux mêmes ?

 Je balance le skeud dans la platine et me sert une bonne Gavroche de derrière les fagots…

Et, comme prévu, l’Hysterie de Masse ne lâche rien. Balançant des riffs poutreurs, une batterie implacable accompagnée par le phrasé semi-rap de Mouss’, la sauce de Mass fait son office sur cet « L’armée de Ombres ». Làs, on retiendra surtout de ce « catalogue » sans réels reflets les très efficaces « Positif à Bloc », « Commedia Del Inferno » et l’hymne « Serum Barbare », véritables machines à tuer du live.

Mais alors, pourquoi ai-je l’air si peu emballé ? Pourquoi ma Gavroche possède cet arrière-goût rance de perte ?

C’est que, comme tous les premiers fans de Mass Hysteria, ce qui m’avait toujours plut et conquis avec Mouss’ et sa bande c’était bien évidemment le cœur, comme je le disais plus haut (et oui, lecteur attentif, tu l’auras remarqué). Ce cœur immense que laissait transparaitre les lyrics de toutes beautés de Mouss’, l’efficacité du groove, l’envoi de bois dans la tronche et cette bonne humeur à toutes épreuves. On le sait, les Mass Hysteria sont des machines a Live, leurs morceaux sont efficaces et rien n’est à prouver de ce coté là. 

C’est du coté « Passion Authentique » que l’on attendait du mouvement….

Niet, depuis quelques temps, et comme l’annonçait le prophétique « Une Somme de Détails », le poutrage en règle a pris le pas sur la personnalité même de Mass Hysteria, le groupe se contentant de servir exactement ce qu’on lui demande, assurant la moyenne, atteignant le quota demandé, en bon gros employé basique et ras-du-front. Surement par peur d’un nouvel « Mass Hysteria », l’album éponyme, bien plus axé rock, qui avait failli couler le groupe.

Contrradictions de bien des manières, le combo qui respirait le Bien Être & La Paix montre là bien des Failles. Véritable entité à part, projet flamboyant devenu vraie Armée des ombres. Et voui monsieur, Mass Hysteria est devenu bien pâlichon et sans réels saveurs… Une Armée des Ombres qui n’a de maquisards, de partisans que l’apparence et une certaine idée de la musique. 
Et tant pis pour Ventura.


D’un coté, le groupe gagne en renommée et en puissance, et c’est tant mieux pour eux, continuez comme ça les mecs, bravo, clap, clap.
Mais d’un autre, le train de la platitude laisse sur le parvis beaucoup de fans.

Tchao Mouss’. Merci de nous avoir fait vivre ce que tu nous a fait vivre. 

Mass c’était géant, l’Hysteria c’était le méga pied.

Longue vie à la Mass.
 Mais longue vie sans nous….

Note : 10/20

mercredi 12 septembre 2012

Ensiferum // Unsung Heroes (2012)



Mont-joie ! Le nouvel Ensiferum débarque dans ma boite aux lettres ! Heureusement, j’avais prévu une Hobgobelin pour l’écoute. Ouf, l’honneur est sauf !
 
D’entrée, l’intro Symbols remet les choses dans l’ordre. Et oui, rappelles-toi, cher public assidu et friands d’hymnes guerriers, Ensiferum, l‘un de mes groupes cultes, avaient frappés fort avec une discographie quasiment exempte de défaut, d’où ressortait le très édulcoré « Victory Songs » et l’expérimental mais très bon (et très critiqué) « From Afar ».

Hors donc, avec cette intro à la Conan et le morceau d’ouverture, l’énorme « In My Sword I Trust », les Ensiferum annoncent clairement la couleur : celle du sang et de l’acier. Le son, toujours puissant, reste sans concession, et on remarquera que Sami Hinnka (basse) est nettement plus présent qu’avant au niveau des vocaux.


Comme d’hab, avec les Ensiferum, et ce depuis « Victory Songs », les mélodies guerrières gagnent en harmonie au détriment, malheureusement, d’une certaine brutalité. Moi qui me plaisait a renommer les Finlandais en « Manowar du Brutal », me voila bien sur ma faim : en effet, ici le Brutal n’a certainement plus sa place. Si certains « pouka-blast » sont présents (Last Breath), les guttu sont nettement moins agressives encore que sur « From Afar » ou « Victory Songs ». Les riffs sont plus mélodiques, moins « tranche-lard » mais toujours entraînants.

Attention, je dis pas que c’est mauvais. Juste que sur ce « Unsung Heroes » les Ensiferum choisissent une autre façon de présenter leur sujet. Moins agressive, plus posée et mélodieuse, mais toujours efficace a mon sens. En tout cas, comme le dis Emmi dans « Celestia Bond », tout ça est clairement assumé : « I don’t want to wake up ».

Clairement, cet album me plait. Il me plait même beaucoup.
Mais que les fans de « Iron » ou de « Ensiferum », premier opus mythique de la formation, ne se fassent pas d’illusions : ce n’est pas avec ce très bon « Unsung Heroes » que les Finlandais remettent de la viande sur leur épées humides du sang de leurs adversaires.

Non, pour le coup, on est plutôt dans la foret avec les elfes et les fées.


Un même monde. Deux visions.

Mais moi j’y retourne. Yaaaaaaaaah !

Note : 17/20


mardi 4 septembre 2012

Interview de Sven (Aborted lead vocal)

Les Aborted nous reviennent avec "Global Flatline", un très bon opus qui hisse le groupe encore un cran au-dessus. 4 années se sont écoulées depuis votre énorme dernier opus en date, uniquement ponctuées par le très bon EP "Coronary Reconstruction". Peux-tu nous dire comment s'est passé l'intervalle entre ces trois enregistrements ?
Merci. (il lève les pouces) Super. Ben, on a eu pas mal de changements de line-up, surtout. J'ai changé en fait tout le groupe après "Strychnine" parce ce que ça n'allait pas. On a fait le EP pour montrer que le groupe était encore en vie, ce qu'on savait faire, ce qu'on fait et ce qu'on sait faire... Et après ben... On a vraiment voulu prendre notre temps pour faire le meilleur album possible. Je pense que le résultat est bien là et qu'on a bien fait de prendre notre temps et de pas sortir un album une année plus tard quoi...




Ouais. Histoire de bien composer quoi.
Exactement, on a pris le temps de bien composer, de faire en sorte que l'album soit bien varié, qu'il y ait tout dedans et tout quoi...

Ok. Quel était votre état d'esprit de composition, quels était ton but et tes envies concernant cet album ? Penses-tu y être arrivé ?
Je pense que surtout on voulait... Pas faire marcher arrière mais revenir, si tu veux, à un style plus brutal que sur les deux derniers albums...

Ouais, qui étaient plus techniques finalement.
Ouais... Non (il sourit) le dernier est bien plus technique que ceux d'avant en fait.

Ah ouais ? C'est marrant, sur l'album c'est plus le côté brutal et mélodique qui ressort.
Ouais mais non. Ils étaient plus.. pas mélodiques mais... (il hésite) C'est un peu trop mou pour être ABORTED donc... On voulait faire un truc plus violent mais en même temps, fallait que ça avance un peu quoi, que ça soit pas une copie conforme de "Goremageddon" ou n'importe quoi donc...

Y'a des nouveaux éléments et on voulait faire un album qui, disons... Avec l'artwork, les paroles et les samples et comment les morceaux évoluent dans l'album on voulait donner à l'auditeur un peu l'impression qu'il regarde un film d'horreur... Un vieux film d'horreur.

Alors justement, je me posais la question de ce rapport au ciné d'horreur, car il y a un trailer qui traîne sur le net qui est vachement axé film et cinéma. Et finalement pour un album de musique on aurait pu s'attendre a plus de son que ça alors que c'est une histoire assez bien construite finalement... Tu peux nous expliquer le but de ce trailer ?
Eh bien tout va ensemble avec ce que je viens de dire. On veut disons "pousser" l'album comme si tu regardes un film d'horreur. C'est un peu le trip qu'on a pour l'album, donc on s'est dit "on va faire un trailer comme pour un film d'horreur", on va faire aussi quelques vidéos qui vont être pas mal gore et axées sur les vieux films d'horreur des années 80. Donc tout est axé sur cet esprit là, quoi...

Ok. C'est marrant parce que c'est vraiment l'ambiance et l'esprit que moi j'ai entendu sur l'album. On sent vraiment qu'il y a des références à tous les gros films de l'époque, de Romero ou de Savini et c'est vraiment ça.
Ok, ben donc on a réussi ! (il rit)

Oui ! Mais c'est super parce que... Ca m'a parlé tout de suite, je veut dire... Etant proche de cette culture, c'est vraiment bien foutu, c'est vraiment un super album, vraiment.
Merci, merci (il sourit et acquiesce)

"Global Flatline" raconte la fin du monde par une pandémie zombie....
Oui et non, pas exactement par une pandémie Zombie. Y'a des zombies, entre autres sur la pochette, mais y'a aussi d'autres petits élements.. Par exemple y'a le mec avec la croix, et tout donc... On a rajouté un petit peu plus de profondeur là-dedans parce que y'a trop de groupes qui foutent des zombies partout... C'est déjà fait et refait... Donc on voulait vraiment qu'il y ait un accès politique ou même religieux par rapport au concept de l'album.

Ben justement, j'allais y venir. J'ai vu ce zombie avec son crucifix (en premier plan sur la pochette) et l'album comprend des chansons assez pertinentes sur la religion. Es-tu croyant ?
Non.

Du tout ?
Non. (il sourit) Je ne crois qu'en moi-même.

Et t'as bien raison. Un des morceaux les plus mélodiques et qui prête le plus à la profondeur musicale est justement "Our Father, Who Art Of Feces", c'était intentionnel de mettre autant de mélodies dans cette pièce précisément ?
Non, en fait ce que je fait, je trouve d'abord les parties de chant et après seulement je trouve les paroles. J'avais déjà le refrain du morceau en tête, "Lies upons lies upon lies." ça collait vraiment bien. Et j'y ai collé les paroles de religion après coup en fait... Donc, non, c'est pas forcément voulu, ni calculé.

Ok. C'est marrant que ce soit finalement la phrase "Lies upon lies" qui t'ait inspiré la religion.
(il rit) Voilà, exactement !

Tu dis, justement dans ce morceau : "Blessed are the ones who show no remorse", tu penses que les gens qui écrasent les autres c'est symptomatique dans notre monde, et notamment dans la religion ?
Ben... historiquement la religion a toujours.... Si tu veux, ça aide les gens. C'est bien, mais malheureusement y'a toujours des connards qui profitent et c'est exactement ce que ça veut dire... Par exemple les "preachers" (il mime des guillemets avec ses doigts) aux Etats-Unis qui volent l'argent aux pauvres gens qui pensent qu'ils vont avoir quelque chose en retour...






Ok je vois oui... Ok bon, tout ça pour en revenir à ma question...
(il rit)

Non mais c'est passionnant et je comptais en parler. Bref... On le sait, étant fans de films et de culture zombiesques, les zombies dénoncent l'avilissement de la société par un capitalisme rampant alors que justement le monde entier s'écroule sur ses bases capitalistes et financières. Est-ce que l'actualité mondiale t'as inspirée ?
Ouais évidemment oui. Tu sais, même si, bon ça s'éloigne peut être de l'économie mais les zombies, finalement c'est les gens qui vivent leur vie, qui font un boulot qu'ils aiment pas... Ils sont tellement dans une routine de merde que...

Oui c'est vrai que... y'a cette scène dans "Day Of The Dead" où les zombies vont dans les magasins, essayent de se raser, tout ça...
Oui exactement ! Y'a cette routine mais y'a rien derrière. C'est un monde vide quoi...

Y'a un truc bien flagrant dans l'opus, c'est la description de inefficacité de notre monde à lutter contre une pandémie.. bon là c'est zombie, mais ça pourrait être autre chose, la grippe aviaire, etc... La nature mute et reprend ses droits, c'est un peu la morale finalement de "Global Flatline" ?
On y trouve la morale qu'on veut mais moi, je pense plutôt que c'est l'humanité qui va s'auto-détruire.



Aborted et la politique, c'est important ? Les problèmes de société vous touchent ou non ?
(il réfléchit et semble pèser ses mots) Disons qu'on... On a nos propres visions sur tout mais on va pas faire des discours sur scène... C'est pas le plus important... C'est la musique.

Y'a un message, des messages politiques ils y sont, ceux qui les cherchent les trouveront entre les lignes mais pas plus que ça... Je vais pas dire a quelqu'un qu'est-ce qu'il doit faire.... Sauf tuer tout le monde, bien sûr... (il rit)

Parlons un peu de l'enregistrement de l'album ? Quels ont été les choix décisifs concernant les prises, le son ?
Bah assez classique quoi... On a passé trois semaines au Danemark... Tout à été fait
(enregistrement, mixage, mastering) en trois semaines chez Jacob Hansen qui avait aussi fait "The Haematobic" et "Goremaggedon"... J'avais écouté ses dernières productions et on était impressionnés de voir comment il s'était amélioré durant les années et on s'est dit qu'on irait la-bas.

On a simplement commencé par les prises de batteries et après basses et guitares et après le chant puis les samples... Ca a été très naturel...

Ok. C'est donc pas du live ? Avec la puissance du son je me suis dit... "Pas possible, il faut absolument que je me renseigne pour savoir comment ils ont fait !"
Hmm. Ben non, c'est au clic tu vois. Mais on a vachement bossé pour qu'il y ait de gros changements de tempo pour bien bosser la dynamique et c'est ça en fait qui donne cette puissance, cet aspect live et qui rend la musique plus vivante que si tu met tout sur un même clic... Nous on a beaucoup de changements de tempos.

Ok. Je vois que... Enfin le premier morceau possède une ligne vocale très marquante je trouve et on s'y trouve facilement... Je me demandais, j’entends souvent le discours comme quoi le death-metal c'est un art... Tu en penses quoi, toi ?
Je pense que... Oui, toutes musique est artistique si c'est fait par des personnes et pas par un PC.. T'as des groupes qui programment la batterie... Qui éditent tout et beaucoup trop... En fin de compte ça c'est un peu de la merde mais là c'est un groupe qui joue de la musique et forcément on croit au côté artistique si tu veux...

L'album comprend beaucoup de samples. D'où sont-ils tirés ? C'est important pour vous, de caler des samples dans un enregistrement ?
Ils viennent d'un peu partout, on les a choisis ensemble en fait. On en mettait un peu sur les démo, comme blague on trouvait que c'était rigolo... Mais... En fin de compte on trouvait aussi que ça donne une... Une texture...

Oui ça donne une profondeur.
Oui voilà, une profondeur à l'album, pour que ça donne une ambiance sombre et malsaine. On a retravaillé tout au final pour ça... C'est pas mal important... On aimait bien les samples mais le label ne voulait plus qu'on en mette sur les deux derniers... Mais on a dit "C'est comme ça on en à rien à foutre sinon tu sors pas l'album..." Mais là... Ca fait vraiment partie de l'album, de l'ambiance et tout...

C'est vrai qu'ils sont plus importants sur cet album que sur les autres... Vous les jouez sur scène les samples ?
Euh.... Non... Certains quoi... on joue pas au clic en live donc... On préfère quand ça bastonne. (il tape son poing dans la main en souriant)

L'artwork, comme d'habitude, est très soigné. Y attachez-vous une attention particulière ? Qui l'a fait ?
C'est Justin Osbourn, de Slasher Design qui l'a fait, c'est un Américain. Et il est spécialisé pour faire des trucs style d'horreur des années 80, il a fait notre EP d'avant, "Coronary..." et on en était super contents donc naturellement on s'est dit "Bon, on va bosser avec lui" et on est super contents, ça colle à 100% à ce qu'on voulait. Et je pense qu'on va bosser uniquement avec lui dans le futur.

Avec ta carrière, qui commence à être à la fois grande et intéressante, tiens-tu comptes des avis des médias, des fans ?
Hmmmm pffff (il souffle et réflechit)

Te sent pas obligé de répondre gentiment parce que je suis là, hein !
(il sourit) Non mais c'est un peu dur comme question parce que du moment où y'a des critiques, où il y a quelque chose derrière pour aider tu te demandes ce que le mec a senti et... T'es pas stupide tu vois.

Ouais des critiques constructives quoi.
Oui voilà. Tu vas écouter ce que le gars dis et pense. Mais beaucoup de fois, les gens, ils veulent juste dire du mal et ils vont trouver n'importe quoi... Et ça on s'en fout...





Pourquoi avoir fait une reprise de "Slaughtered" de Pantera (sur l'ancien album) ?
Euh... (il sourit) en fait je sais pas pourquoi on a choisi cette reprise... Bon on est tous des GROS fans de Pantera...

Qui ne l'est pas ?
(il sourit)
Je pense que c'est Seb qui avait choisi le morceau et c'était bon pour moi donc...

D'ailleurs quelles sont les influences du groupe et qu'écoutez-vous, en metal mais ailleurs ?
On écoute VRAIMENT de tout, tu sais, on est TRES ouverts d'esprit. Au début du groupe les influences c'était surtout Suffocation, Cryptopsy, Carcass, Entombed, des trucs comme ça et au bouts des années y'a plus de trucs qui rentrent parce que t'écoutes plus de musique et donc... T'as plus d'influences et t'es plus ouvert d'esprit...

T'écoutes des trucs récents ?
Ca dépend... Whitechapel je trouve ça pas mal... En deathcore j'aime pas trop les autres trucs mais ça ça va bien... J'aime bien Burnt By The Sun, Fleshgod Apocalypse, eux ils sont vraiment cool... Les prod' récentes de Century Media, y'a un groupe dont je me rappelle plus le nom qui fait du vieux death... c'est bien sympa aussi... (probablement Sonne Adam, ndr)

Tu sors parallèlement à "Global Flatline" un album de grind réalisé conjointement avec Devin Townsend, dont je suis fan. Tu peux nous raconter votre rencontre et la genèse du projet ?
En fait c'est le projet à Dirk... Il a tout composé il a tout fait lui-même... Dirk et moi on était tout le temps en contact il était censé nous aider à la batterie.... Mais ça c'est pas fait bref, il m'a appelé et m'a demandé de faire les voix sur Bent Sea et c'est un projet bien old-school avec un son bien crade fait en home-studio et ça me plaisait, les paroles me plaisait aussi à 100% donc.. Ben j'y suis allé quoi... Y'avait pas Devin Townsend dans l'histoire à ce moment là...

Ah oui ?
Non, non, Townsend il à été rajouté à la dernière minute en fait... Dirk faisait la batterie pour Townsend en live et comme Devin a bien aimé le truc il lui a dit comme ça "en... hey, tu sais... J'ai toujours voulu faire de la basse dans un groupe de grind..." Alors, ben... Dirk il lui a dit...
(il montre un passage avec sa main, comme pour laisser passer quelqu'un)... Ben... Viens, viens...

Ok, c'est plus une affaire de potes en fait...
Ah mais exactement... Aprés bon... y'a Devin qui a fait la basse, puis le mixage et tout est fait vraiment dans des home-studio... Un truc vraiment cheap quoi... On a voulu faire l'esprit à l'ancienne quoi...Et voilà... Peut-être qu'on va faire des dates maintenant, on va voir...

Ah oui, carrèment ?
On va voir... (il sourit)

Alors, Bent Sea, un autre nommé System Divide. Ce sont plus des projets liés à des rencontres ou de vrais projets musicaux qui te tenaient à coeur ?
Non, System Divide c'est complètement un autre groupe... C'est sérieux, on fait des tournées, même des très grosses tournées aux Etats-unis cette année.

Oui, dommage que le groupe ne soit pas trop connu en France.
Bah, c'est un problème de promo je pense... On axe plus là-bas parce que les gens connaissant bien plus, on a travaillé le marché Américain... L'Europe on va voir... On fait un nouvel album l'année prochaine on va voir...

Pourquoi ne pas avoir fait ces essais avec Aborted, ne pas avoir profiter de la "structure" du groupe ?
Ben, en fait, System Divide c'est un groupe avec ma femme...

Ouais je sais.
Ben y'a deux – trois autres membres d'ABORTED comme ça c'est plus simple à gérer niveau emploi du temps, mais avec System Divide on voulait faire autre chose, on voulait faire une musique qui puisse combiner la voix de ma femme et la mienne et sans faire du goth neuneu mais quelque chose de plus... solide, de plus extrême et le nouvel album sera encore plus extrême que ce qu'on a fait auparavant. Ce sont des projets bien différents...

On m'a beaucoup parlé de votre prestation, très tôt dans la matinée, à l'édition 2009 du Hellfest. Quand on arrive tôt comme ça sur scène, qu'est ce qui vous motive à faire un show bon à ce point ?
Ben on donne tout ce qu'on peut sur scène. La musique est violente donc il faut l’être sur scène. Tu dégages une énergie intense et on espère que ca marche avec le public, qu'il réagit et quand tu donne tout ce que t'as et que le public (il mime le mec qui s'emmerde) ben voilà tu te fatigue et tu dis... ben voilà quoi.

Les concerts c'est en deux parties y'a le public et le groupe et la communication entre eux. Et les concerts de metal on est tous là pour s'amuser et avoir du fun et c'est tout ce qui compte.

Un mot sur la scène Française ? Que penses-tu de la situation actuelle ? De son devenir ?
Ouais, j'aime bien les groupes français. J'adore le nouveau Benighted, c'est probablement le meilleur album de death qui soit sorti cette année. J'aime beaucoup Klone aussi, différent mais cool. Ils ont fait une reprise de Björk que j'aime beaucoup. Gojira aussi, forcément... Y'a pas mal de bons groupes en France.

Quelle est la recette du succés pour Aborted ?
Bosser dur. C'est tout... (il sourit)


Je te laisse conclure ?
Ben merci pour l'interview, c'était très chouette.. Et content que tu aimes l'album, on va voir ce que les gens vont en penser. Merci !

samedi 4 août 2012

WARDRUNA // Gap Var Ginnunga


La forêt n’est pas accueillante. En règle générale, au village, nous préférons l’éviter, mais il est évident que le gibier y abonde. Les anciens parlent de mauvais présages en ce qui la concerne et on prétend qu’y pénétrer vous disgracie aux yeux des Dieux.


Mais aujourd’hui je n’ai pas le choix, le gibier se fait rare et les miens ont faim. L’hiver peu de plantes nous intéresse et je dois très naturellement me rabattre vers le gibier, même si cela me fais craindre le pire.

La tribu de l’autre coté de la colline revient constamment à la charge. Ils voudraient nos terres mais mon peuple ne se laissera jamais faire.
Et l’approche de la tempête semble calmer leurs assauts.


Aux abords de la forêt, déjà, le malaise se ressent. Le vent devient plus violent et me fouette littéralement le visage de ses grands éclats froids. Les grands arbres sombres eux-mêmes semblent plus menaçants, leurs branches plus longues et leurs feuillages, malgré un air maladif, devient plus touffus. A travers la neige qui tombe brusquement en abondance il me semble que personne ne veut de moi ici.


J’hésite. Un instant, alors que je me dresse à la lisière des bois, j’entends comme une cavalcade, mais le bruit du vent le couvre.


C’est avec un instant d’incompréhension que ma tête coupée tombe dans la neige. Tranchée par la tribu qui prendra ma terre et ma femme, tranchée par un adversaire qui s’est lentement rapproché de moi, profitant de la tempête pour se débarrasser d’un adversaire trop encombrant.


Mes yeux se ferment sur la forêt d’où semble sortir lentement une sorte d’entité vengeresse…



Longue intro, hein ? Ben en fait, WARDRUNA c’est un peu la même chose, en mieux. Mais revenons aux faits : Wardruna est né de l'imagination d’Einar Kvitrafn Selvik (Gorgoroth, entre autre) et de sa passion pour la mythologie scandinave. Initié en 2002, ce projet n'a commencé à attirer l'attention qu'à partir 2007, bien évidemment, avec le documentaire sur Gaahl ("True Norwegian Black Metal"). En effet, quelques morceaux de la formation figuraient sur la bande-son.


WARDRUNA c’est donc un projet difficilement classable, basé sur les runes et sur une musique visuelle. Un mélange de Folk, de paganisme qui essaye d’exploser les limites du genre, en utilisant de nombreux sons comme celui du feu ou d’un cours d’eau par exemple. Idéal pour poser une ambiance et pour s’imprégner du mysticisme passionnant tant Kvitrafn.


Car si le pari est réussi, c’est avec une grande classe et un savoir-faire à toutes épreuves. Kvitrafn n’hésitant pas à poser une longue, très longue introduction ambiante avant d’attaquer le morceau lui-même, le titre sonnant brutalement bien plus folk, avec des sombres mélodies de toutes beautés, très entrainantes et mélangeant des chœurs (féminins, le plus souvent, avec Lindy Fay Hella qui chante mais faisant aussi apparaitre à de nombreuses occasion Gaahl, Kvitrafn poussant la « ritournelle » également de temps en temps).


La grande qualité de ce « Gap Var Ginnunga » est d’être le plus authentique et honnête possible, utilisant uniquement des instruments traditionnels et n’en faisant jamais trop. Si la plupart des mélodies sont sombres, toutes ne dégagent pas la même impression et même si les morceaux sont enchainés, tous possèdent une identité bien personnelle.


Evidemment, plus l’intro est longue et maitrisée, plus l’explosion de la mélodie (qu’elle soit doucement instaurée ou qu’elle explose brutalement) est agréable et entrainante.


Rarement un enregistrement de ce genre ne m’aura autant plut, et dire qu’il ne s’agit que du premier volet d’une trilogie, cela laisse présager beaucoup de grande choses pour Wardruna.


Voila en tout cas un disque qui plaira à tous les adeptes du style.

vendredi 13 juillet 2012

ITE MISSA EST // Antebellum



En premier lieu, le skeud en jette, tout simplement. Avec ses allures de drame antique qui fleure bon le carnage romain, on sent que les gars de ITE MISSA EST ont mit le paquet niveau design. L'artwork est donc, pour tout le livret, dans cette ambiance de décadence romaine.

Hop, une bonne Gauloise pour m'écouter ça.

Mais, hélàs, mille fois hélas, les ptit coreux de la formation mettent vite de coté le coté « épique » de la Force pour se recentrer sur un bon gros Métal bourrin que mes collègues d'autres webzines avinés qualifieront de « Deathcore » ce qui à le mérite de ne rien vouloir dire de particulier.

Admirez le travail. Ni vu, ni connu, je t'embrouille.

Du coup, forcément, avec une étiquette fourre-tout et tout autant fashion que le Nespresso, le groupe a pris sont quota de déculottés niveau chroniques.

Tu me diras, ami lecteur, qu'ils l'ont bien cherchés. Après tout, qu'est-ce qui différencie un groupe de Deathcore d'un autre groupe de Deathcore, hormis le nom de la formation et parfois l'artwork de l'album (bah, on va dire que je suis méchant là) ?

Et bien une fois n'est pas coutume, il y a une VRAIE touche de personnalité dans le « Deathcore » de chez Ite Missa Est. Sisi, elle est en filigrane durant tout l'opus et ne demande qu'a exploser au fur et à mesure des morceaux.

Parlons-en d'ailleurs, des morceaux : de grosses poutres à se prendre dans la gueule. Des riffs techniques et des poussées de pouka-blast parfaitement maitrisées, ainsi que des vocaux tonitruants. De ce coté là, rien à dire, les ITE MISSA EST réussissent leur pari et servent sur un plateau sanglant un album calibré pour la fosse.

Rajoutons à cela des lyrics en français, ce qui à le mérite d'etre suffisament original et sympatoche pour le souligner, mais qui rajoute d'autant plus a ma gène.

Donc, qu'est-ce qui me chagrine là-dedans ? Ce qui me turlupine, à vrai dire, c'est cette fameuse touche dont je parlais plus haut, ce souffle épique qui s'engouffre sans cesse dans les compos de la formation parisienne et qui me pousse sans cesse a me dire que, putain, mais quand est-ce qu'ils se lachent ? Quand est-ce qu'ils vous nous servir LE morceau de Death Epique qu'on attend pendant tout ce foutu album et qui le sortirait du relatif anonymat dans lequel il ne cesse de replonger ?

Mais non. Comme les -très- bons élèves qu'ils sont, les ITE MISSA EST remplissent avec brio un cahier des charge taillé sur mesure, font trois p'tits tours et puis s'en vont, alors qu'il est évident, mais tellement évident, qu'ils ont beaucoup mieux a dire.

Et cet « Ante Bellum » qui promet tant se contente d'être le skeud parfait pour un public avide de nouveauté de « Core quelque-chose », avec cette poussée épique en plus qui le rend plus intéressant que la plupart et sur lequel ils peuvent jeter sans craindre une oreille attentive en headbangant comme des malades.

Mais moi, assis dans l'ombre finissant ma bière, j’attends. J’attends car je sais que le prochain opus des ITE MISSA EST, s'il est libéré de ses entraves, sera une bonne grosse tuerie annoncée.

Et à la pensée du carnage, je souris. Oh oui, je souris...

note : 11/20

mercredi 30 mai 2012

Young Kingdoms

Yep.


Une carte des jeunes royaumes, d'après notre campagne en cours, ayant débuté déja y'a bien 15 ans... Snif, ça ne me rajeunit pas cette histoire...

Tu remarqueras beaucoup de modifications par rapport à la carte fournie dans stormbringer (et, je veut dire Elric... Putain, ça me rajeunit encore moins).

Voila. Bien à toi.

lundi 30 avril 2012

SAXON // Into The Labyrinth


Il est des grands anciens qui reviennent sans cesse à la charge. Des grands anciens pour lesquels le metal représente plus qu’une musique et semble être également ce qui les fait vivre.
SAXON fait partie de ceux là. Et comme beaucoup de grand anciens (KREATOR, HOLY MOSES ou encore METAL CHURCH pour les plus récents), les anglais présentent cette année un nouvel album.

Hop, une Chimay pour m'écouter ça !

« Into The Labyrinth » est un condensé du Heavy Metal qui a fait le succès de la formation, tout en mettant en avant le single déjà extrait de l’opus, le décevant « Live To Rock ».

A vous donc les envolées de solos, les mélodies méga entrainantes des refrains et les lignes vocales toujours lyriques (quoiqu’un peu poussives sur le coup) de Biff Byford.
Pas de grandes surprises au programme donc, SAXON exécute (avec un talent certain) son Heavy direct et mélodique, n’osant que quelques rares débordements (l’intro ratée du single, par exemple) et ne durcissant le ton que sur le très bon « Come Rock To Ages ». Notons tout de même le « Coming Home », morceau culte de la formation joué à la façon Redneck. Marrant.
Mais bon, tout cela est relativement conforme à ce qu’on attend du groupe et devra réjouir les fans de la formation, qui attendent sans cesse de nouvelles compos venant des britanniques.

Sur « Into The Labyrinth » SAXON prouve certes qu’ils tournent en rond mais qu’en fait la formation ne cherche pas réellement la sortie du labyrinthe. Non, au contraire, tout se beau monde se plait dans les méandres tortueux du heavy et fait d'ailleurs ça très bien.

Que demander de plus ?
La mission est donc remplie.
Ni plus, ni moins.
Un opus qui ravira les fans et qui laissera l’immense majorité des autres complètement de marbre, c’est le seul point réellement négatif, tant SAXON est une formation à re-découvrir.

vendredi 13 avril 2012

Archspire // All Shall Align


- En premier lieu, l'artwork parle de lui même. Sorti du chaos, propageant le chaos. Une onde sonore maléfique sorti du bruit originel pour les maintenir tous alignés.

Pour calmer tout le monde ?

Mont-joie, donc, le premier opus des ARCHSPIRE est sur ma platine. Et autant dire que ça envoi grave du bois vert. Et oui, le bois vert qui vient du Canada, c'est t'y pas beau cette transition ?

Bref, le propos du groupe est simple et alambiqué à la fois. Du death technique, très technique même avec des grandes envolées mélodiques mais également brutal, très brutal.

Sur le papier c'est séduisant. Et pour les avoir vu en live, le groupe assure grave le coté brutal et énergétique. Mais la galette studio rend quoi, en pratique ?

Tiens, je m'ouvre une bonne Labatt Ice pour chroniquer ce monstre. Comme mon skeud, c'est glacé parce que ça vient du canada, et, comme lui, ça à l'air de rien comme ça mais ça envoi grave.

T'en veux un peu, Arch ? T'en penses quoi toi de tout ce concept ?

-J'en pense que c'est une grosse tuerie, une fois de plus Trendkill a eu le nez fin, c'est vrai que le digipack, même s'il lui manque un véritable booklet et j'ai mal aux yeux à lire les paroles, est tout de même somptueux. Cette peinture de Joshua Dartez et le logo en imposent.

Clair que leur death technique , voire plus que précis, aux frappes chirurgicales dans les oreilles, a des allures de grand maître de cérémonie à la Cephalic Carnage, à la Obscura, Jack Slater, Japanische Kampfhörspiele ou encore Dying Fetus. C'est d'ailleurs ça qui est dangereux, cet album est tellement bon qu'on se dit déjà qu'il va être dur de lui succéder.....

Je pense aussi que, autant toi que moi avons pris une bonne baffe dans la tronche, lors de leurs prestations scéniques...
Ce qui est impressionnant indépendamment des instrumentistes c'est le débit ultra soutenu du vocaliste Oli Peters, j'ai été sur le cul en écoutant la manière dont il arrive à articuler dans un chant death le nombre infini de paroles....

Mais tu vois même si Archspire reste dans une veine death brutale,on sent qu'ils ont envie de s'orienter vers des passages plus mélodiques, sans tomber dans le death mélo bien sur, comme ce que l'on peut découvrir sur « Ancient of ancients ».... Et toi , t'en dis quoi de leurs mélodies ? En plus t'as pas l'impression que l'album s'avale super vite ?

- Ouaip, je m'en faisait la réflexion également. Tout ce beau fatras arrive tellement à toute vitesse et on est tellement occupé à en prendre pleins les oreilles qu'on se rend pas compte que les morceaux défilent à toute berzingues. Quand le titre éponyme uniquement instrumental débarque finalement en posant une ambiance macabre avec des mélodies lugubres de toutes beautés, on peine à reprendre son souffle mais c'est déjà la fin de l'opus.

D'ailleurs c'est assez pervers, puis qu’automatiquement on se le remet et que c'est reparti pour un tour. Ils sont loin d'être vertueux ces canadiens, je te le dit moi.

Niveau mélodie, c'est vrai que cet album déboîte également et que la part belle est donnée à de grosses envolées bien trippantes pour sacrifier au langage commun (on en est tous là). Je me suis souvent dit en apostille durant l'écoute que certaines mélodies n'avaient rien à envier à celles du « Symbolic » de Death.

Y'a un truc qui m'a bien plut également, c'est l'attention particulière apportée au mixage. Lors des descentes de toms par exemple, où le son est clair comme l'urine d'un bambin au matin. Stuart Mc Killop (qui a bossé également avec Bison B.C ou Baptists) a fait là un sacré boulot m'est avis, donnant un nouveau sens à la brutalité des breaks qui explosent d'autant plus la tronche de l'auditeur.

- Finalement, il n'y a rien à foutre de côté dans cet album, on a l'impression que le tri a déjà été fait par le groupe et qu'ils ont mis en avant la crème de la crème de leurs compos...

Maintenant c'est vrai que les mélodies permettent d'aérer l'album parce que si sa durée est courte, et sa densité compacte grâce au sweeping et au matraquage de manches, ça empêche l'ennui de venir se poser dès les deux, trois premiers morceaux, alors que dans ce genre death on se fait vite chier ... Et Archspire s'en sort avec les honneurs.

On a donc ici un premier album largement méritant, avec sept petits brulôts qui réchauffent l'atmosphère hivernale et de toutes façons, pour ma part, je ne pouvais qu'apprécier un groupe qui commence par Arch.....C'est ainsi que je te laisse le mot de la fin mon cher Groumph....

- Rhooo qu'est-ce que t'es nombriliste comme mec alors. Devant une tuerie comme ça, il ne pense qu'au bout de son... pseudo.

Mais t'as raison, t'as milles fois raison.

Débarqués de nulle part (si ce n'est Vancouver, mais les X-files et McGyver aussi) ce petit combo va, à mon avis, vite se faire une chouette petite réputation de gros bouchers mélomanes experts dans les riffs-evols-de-la-mort-qui-tue. Ce skeud pour le coup fait office de signature sanglante et purulente sur la poitrine du monstre Metal qui ne s'y attendait pas. L'impact est tellement puissant que seule une paire de chroniqueurs experts de leurs mains pouvait l'analyser.

A écouter dans tous les cas sans tergiverser !

Arch Gros Barbare & Groumphillator HSF

note : 18/20

samedi 18 février 2012

ABORTED // Global Flatline

Personne n'est là quand je me réveille. Tout le monde semble avoir déserté la place. Je me rend compte que je me trouve dans une chambre d’hôpital. Aucun bruit dehors. Et pourtant, il me semble entendre des réminiscences d'alertes radios, des communiqués de presse passés en urgence, des samples obscurs...

La porte de ma chambre semble avoir été bloquée par un brancard, jeté contre le mur, hasardeusement. Je l'ouvre d'un coup d'épaule.

Le couloir pue la tragédie et la mort. Le sang semble être la couleur prédominante de l’hôpital, se traînant sur les murs, s'éparpillant sur le sol.
Et la déflagration arrive. Des riffs lourds, pesants, mais également profonds et implacables. La batterie s'affole et s'abat comme une tragédie. Les morceaux de débris sanglants sont partout.

C'est quand je vois ces restes humains que le growl arrive, profond. C'est quand ces restes s'animent mollement que la musique s'emporte, que les guitares s'emballent comme possédées, mues par une force invisible qui les oblige a me faire subir, encore et encore, une brutalité sans fin.

En fuyant cet endroit, je sens ma raison défaillir. La voix hurle encore, plus profondément, plus puissante encore que ce que je ne l'avais jamais entendu. Et pourtant, le son lisse, puissant de cette bande annonce de fin du monde ne l'augurait pas ainsi. Comme si l'ingé son de cette diabolique litanie avait décidé de tout mettre au taquet en gardant un son pur comme du cristal. Pur et dégoulinant à la fois.

Etrange alchimie du macabre. Curieuse fascination pour la violence. Insolite magie de la brutalité.

Alors que je fuit l’hôpital pour me rendre compte que les rues sont vouées au même chaos, les premiers solos retentissent. Mélodiques, étrangement et diaboliquement mélodiques mais s’effaçant devant la brutalité du propos. La partie rythmique est implacable. La basse est méthodique, les vocaux enragés.

Et les morts arrivent. Ils sont partout, me cernent complètement. Bavants, hurlants autour de moi sur plusieurs pistes. Leur vision me possède complètement alors que la magie opère.

Pourtant, je ne devrais pas les voir mais uniquement les entendre.

Quelque part au fond de moi, je sais que j'écoute simplement le nouvel opus des ABORTED. Mais il me transcende, tant l'effort du groupe est au-delà de tout ce qu'ils ont put enregistrer auparavant. Tant les références tombent rapidement, sont saisissables et assimilables instantanément. Tant l'écoute est aisée et ardue à la fois.

La pochette - magnifique - du skeud tourne entre mes doigts. La bière (une trompe la mort) est fraîche dans ma main, mais mon cerveau n'est plus là.

Transporté par le death brutal et magnifié des ABORTED, il est ailleurs.

Dans la rue, non loin de l’hôpital.

Remarquable récit d'un monde tombé, victime de lui-même. Religion, avidité, haine. Toute la pourriture humaine transparaît dans celle d'un zombi. Tout le vide de l'humanité se résume dans le non-sens de cette non-vie.

Alors forcément, quand l'intro de « Of Scab And Boils » arrive, elle m'incite à me défendre. A prendre cette barre de fer qui traine inévitablement sur le sol et à défoncer les crânes poisseux de ce vide, a aller a contre sens de cette futilité absolue, de cette fin annoncée, de cette mort qui marche, sans but.

Mon arme s'abat, comme la batterie, implacable et sans pitié. Les hurlements des morts se confondent avec ceux du furieux possédé dans ma tête. Nerveux, violent. Sans appel.

Mais elle dérape. Un faux mouvement de ma part, alors que le blast de la batterie ne s’arrête toujours pas, permet à un des mort, celui qui à un crucifix à la main, de m'attraper a la cheville. Les coups se confondent avec la déflagration de la batterie, le tourbillon du carnage au maelström de violence sonore.

Je chancelle, je tombe. Proie facile dans un monde où la pitié a été oubliée.

Mais je ne suis pas mort. Non. Bien au contraire.


J'ai écouté « Global Flatline » et j'y ait survécu.

Un album qui est très probablement le meilleur effort de la formation à ce jour. Un brutal retour aux sources sans concession, mêlé au savoir-faire de Sven et ses potes, mélangé avec énormément de technique et de bestialité, assaisonné d'un peu de mélodies.

Une formidable leçon à la totalité du milieu.

Un opus brutalement cinématographique qui te laisse sur le carreau. On en ressort pas tout à fait vivant, ni tout à fait mort.

Mais on le garde dans la peau, comme une sale morsure infectée.

Note : 19/20

mardi 7 février 2012

Haine Pure

Ô Dagda dieu de bonté et géniteur de Nemed le père de tous les humains où es-tu ?
O Dana miséricordieuse as-tu oublié tes enfants chéris ?

Le désert des steppes glacées est un lieu sans pitié. Nombre de voyageurs y ont laissé leur santé et pire, la raison, rendus fou par les hurlements incessants du blizzard, la rigueur impitoyable du froid et le miroitement inégalable du soleil. Et combien ont laissé la vie en ces lieux inhospitaliers délaissés de tous ? Plus que la faim ou la solitude, le froid est présent, il s’insinue partout et œuvre comme un serpent de glace, insidieux, vicieux et meurtrier. Le vent hurle sa folie, caressant les dunes, déchirant les tertres et pénétrant comme une lame impitoyable la terre en un millier de crevasses, plaies béantes. Tour à tour, il semble pleurer, gémir, hurler...
Une étendue de sable glacial, sur des millions de kilomètres. Etendue infinie qui n’a de cesse que de vous faire souffrir sans fin, inlassablement. Absorbant la vie, la chaleur, la faim, sur une lande de glace froide comme la Mort elle-même.

Aucun arbre pour repère, aucun rocher saillant. Le vide, le néant absolu. Et pourtant, on n’y voyait pas à 10 mètres.

L’homme était puissamment bâti. Plutôt grand, selon les critères de son peuple sauvage, ses longs cheveux noirs de jais semblaient se fondre avec sa peau brûlée par le soleil. Ses yeux bridés, emplis de haine et de volonté, accusaient tous ceux qui auraient pu braver le feu ardent de son regard. Son corps paraissait taillé dans la pierre. Un roc énorme, fait de formes brutes, aux tailles saillantes et grossières. Debout au sommet d’une immense dune il défiait littéralement la mort, toisant du regard le désert.

SON pays, la Sigolie. Il souriait en pensant à sa vie ici. Son quotidien avec les Elobuks, le Vonac, sa Mendji, la sauvage Djiane, et à la famille qu’il avait construit avec sa compagne libre, la fière Aourelle. Bien sur, on lui avait parlé du monde extérieur. Northland en tête. On lui avait conté qu’il existait des Tuaths où les hommes vivaient dans des cages de pierre. Des tours hautes comme des montagnes, des bateaux ou des forêts.

Ah, chiens pouilleux, quelle idiotie ! Il n’imaginait pas d’autre endroits pour vivre. Il se retourna pour voir comment son enfant, chair de sa chair, surmontait le blizzard. Et puis il fallait songer à retrouver puis ramener ce fichu Elobuk avant la nuit et le garçon ralentissait les recherches dans sa marche.

Un Elobuk perdu c’était trente bouches de plus à nourrir au campement. On ne pouvait se passer de son lait, de sa fourrure et de sa viande. Le Nerin regarda son fils du haut de la dune, imposante statue de chair, fière et droite. Son sourire farouche dévoilait la régularité de ses dents ivoirines. Absorbé par la contemplation du fruit de son amour avec sa douce compagne dans le blizzard assourdissant, ses tresses lui battaient le visage mais il s’en moquait. Le vent qui souvent avait été son allié fut un ami défaillant, peut être trahissant pour la première fois son ouie fine par un sombre tour du destin. Il n’entendit pas la charge de la monture au galop. Le cavalier le décapita net sans remarquer l’enfant horrifié en contrebas… Tout comme la dizaine de pillards qui chevauchaient à sa suite.

Ils se dirigèrent vers le campement, labourèrent les femmes de leur virilité impitoyable, asservirent les enfants, tuèrent les vieillards et capturèrent les Elobuks. Pendant tout ce temps l’enfant ne quitta pas des yeux la tête de son père. Visage paternel au regard fixe dans une flaque écarlate, souillant la neige immaculée. Puis la haine, la vengeance, prirent le dessus. Le petit se jeta de toute sa fureur infantile. Sans larme, il courut à la rencontre du clan Sigole. L’innocence contre la barbarie. La pureté face à la sauvagerie de l’envahisseur. Malgré les railleries et les rires amusés des cavaliers, les cris horrifiés des femmes.

Il mit 4 jours à mourir, empalé sur une perche du campement. L’amputation de sa langue l’empêchant de supplier. Il ne l’aurait de toute manière pas fait, fier enfant de son Tuath, digne fils de son père. Ses râles incessants tinrent compagnie aux Sigoles durant tout ce temps, douce musique à leurs oreilles. Ils comprirent tous la grandeur qui l’habitait quand il se tut alors que la morsure du froid gelait ses membres à jamais.

O Morrigan, magnifique déesse guerrière, protectrice des braves, impitoyable exécutrice des faibles. Ta lame aiguisée a fauchée encore une fois la vie, si fragile…

Le désert des steppes glacées est un lieu sans pitié. Nombre de voyageurs y ont laissé leur santé et pire, la raison, rendus fou par les hurlements incessants du blizzard, la rigueur impitoyable du froid et le miroitement inégalable du soleil.
Et combien ont laissé la vie en ces lieux inhospitaliers délaissés de tous ?

Bienvenue en Sigolie…

(nouvelle d'introduction du supplement "Sigoles" pour la seconde édition de Nemedia)

dimanche 5 février 2012

WEDNESDAY 13 // F**k It ! We Do It Live !


WEDNESDAY 13 c’est d’abord le nom du chanteur des The Frankenstein Drag Queens From Planet 13 mais surtout celui des MURDERDOLLS. Après les arrêts successifs de ces deux projets, le chanteur fut invité à poursuivre en solo en donnant son nom à une formation dont les membres changent souvent, chose qu’il fit avec un succès certain.

M’enfin tout est relatif.


Pourtant la recette est simple et efficace. Du punk metal aux refrains méga incisifs et ravageurs, très « gore n’ roll » comme dirait certains de mes confrères. 
Une bonne dose d’humour noir, des jeux de mots à deux balles et une attitude plus glam tu meurs.

Et des crânes un peu partout.


Simple et efficace donc, tant et si bien que WEDNESDAY 13 produit donc 4 albums suivis de ce présent live, d’une qualité plus ou moins égale (le meilleur étant à mon sens « Transylvania 90210 : Songs Of Death, Dying, And The Dead»). Le point fort de ce « F**k It ! We Do It Live !» c’est bien entendu la combinaison DVD / Cd, le Dvd retranscrivant à l’écran ce qu’on entend sur le cd. 

Hop, je m'ouvre une bonne  Lancelot pour fêter ça. Toujours un plaisir.

C’est donc une succession de 19 morceaux joués en live qui sont livrés sur ce cd, la part belle étant néanmoins donnée aux morceaux provenant respectivement du premier et du dernier opus. C’est d’ailleurs, à mon humble avis, assez discutable vu que des compos comme « From Here To Earse » ou encore l’emblématique « Skeletons » n’ont pas vraiment leur place en live.

J’aurais, en effet, préféré y voir certaines reprises des MURDERDOLLS / The Frankenstein Drag Queens From Planet 13, vu que « 197666 » figure déjà sur le set.

M’enfin, je chipote.


Donc, le live est assez intéressant, pour peu qu’on connaisse un peu le travail de Wednesday 13 (ce qui ne doit pas forcement être le cas de beaucoup de personnes dans l’Hexagone).
En live, les compos sont certes boostées par un batteur qui ne s’épuise jamais, par une foule sans cesse haranguée et par Wednesday lui-même qui se montre en grande forme.


Par contre niveau vocal, je l’avais déjà vu et entendu dans des performances assez médiocres en live, et autant dire que ce n’est pas ce live qui va sauver la mise.
Et oui, Wednesday est un très bon chanteur studio (avec son ordinateur) mais en live ça donne une voix nettement moins criarde, nettement moins puissante et pas mal éraillée. Notons que ce n’est pas très gênant, tant la musique qu’il compose lui sort par tous les pores de la peau, m’enfin quand on connait les compos en studio, on ne peut s’empêcher d’avoir un temps d’arrêt.


Mention spéciale à l’intro de « 197666 », justement, vu que je connais archi par cœur ce morceau et la gueulante de son intro, ben… autant dire que j’ai été déçu.

M’enfin, ça vaut pour pas mal de morceaux, le refrain de « God Is A Lie » par exemple. M’enfin on s’en fout, tant le reste transpire de coolittude (non, ce n’est pas un mot qui existe).


Le dvd retranscrit bien ce qu’on entend sur le cd. La salle (un espèce de pub / salle de concert pour teenagers) est un peu plus grande que ce que je pensais de prime abord. Si le groupe à l’air un peu statique, ce n’est qu’en dépit de la taille de la scène. Par contre, les cadrages, le grain de l’image et le montage, tout cela respire l’amateurisme à plein nez, c’est vraiment marrant car jamais réellement gênant.


Bref, ce live est une très bonne idée, reste très sympa et vraiment pas prise de tête, c’est son principal atout, son défaut étant qu’il s’adresse quasiment qu’a des fans de Wednesday 13. Les autres se rabattront sur –l’excellent- « Beyond The Valley Of Murderdolls » des MURDERDOLLS, groupe qui, je vous le rappelle, reprend de nombreux morceaux des The Frankenstein Drag Queens From Planet 13 et comporte un certains Joey Jordisson derrière les fûts.

Be my screaming queen, baby.

mercredi 1 février 2012

Orage est mon honneur

Il hurle. Je l’entends. Mes yeux l’observent pendant son arrivée. Mélange de pourpre, de gris, de noir et de fureur. Son odeur humide me remonte jusqu'à la gorge tandis que la vallée couve le grondement du tonnerre. Une ombre immense et funeste prend possession de cette terre. Ma terre. Aujourd’hui, je vais mourir pour elle, puisse l’orage qui gronde m’accompagner dans les ténèbres.

Le vent souffle si férocement qu’il déchire ma peau. Il est omniprésent. L’ombre des nuages avance sous le ciel avec une telle audace, un tel affront, véritable défi au ciel lui-même. Il sera privé du spectacle de ma mort par le grondement de la pluie.

Ma mort. Elle sera belle et enivrante, ainsi que le chantent les bardes dans mon dos, ainsi que le clament les tambours et les harpes, ainsi que le hurlent les quelques centaines d’hommes à mes cotés.
Ils mourront tous sous l’orage. Ils tomberont sous la pluie.

De l’autre coté de la vallée, l’armée des Elcmarians attend, impassible savourant sa victoire.
Ils sont discipline lorsque nous hurlons et sagesse lorsque nous brandissons nos armes en ultime prière. Je sens la tension grandir alors que je ferme les yeux.

« Ô Lug sois mon guide. Puisses-tu diriger ma lame vers mes ennemis, puisses-tu m’en faire emmener un grand nombre avec moi dans ma fureur. Mon Honneur sera sauf. Aujourd’hui je vais mourir l’arme à la main. »

L’ombre grandit, tel ma haine dans le ventre. Elle occupe toute la place, occulte la raison, passe entre mes cotes, entre les arbres. Aujourd’hui le sang va couler tel la pluie tombant du ciel. Les hurlements s’intensifient alors que le grondement sourd de l’orage prend de la puissance. Plus fort, toujours plus fort. J’ouvre les yeux. L’humidité est palpable. Elle s’insinue dans mes membres et mon épée pèse à présent une tonne. L’ombre recouvre tout, la rage m’étouffe, elle me remonte dans la poitrine, m’enserre le torse. Je ne peux plus respirer. Les grondements se font encore plus assourdissants et le spectacle tonitruant de l’orage conquiert à présent toute la vallée. Comme dernier réconfort, je rugis ma haine et mon honneur dans un cri déchirant, couvert par le tonnerre et les éclairs.

Et puis… C’est la charge. Les hurlements des fiers guerriers sont couverts par les grondements sourds de l’orage. Le clash énorme qui s’ensuit est accompagné par le tonnerre. La pluie s’abat sur nous alors que le sang coule enfin, récompense attendue pour l’honneur de tous les Gaiscedachs du Tuath. Mon épée ruisselante d’eau et de sang fauche la vie au hasard, tranchant des bras, des jambes, perforant parfois des poumons, arrachant les yeux de mes adversaires.

Le sol n’est plus naturel. Il est différent. Il est autre. Mélange de sang et de boue, il accepte, bien malgré lui, le conflit et la torture infligés par le millier d’homme le piétinant. Le tonnerre gronde, hurle, accompagné par le fracas des armes, les supplications des hommes agonisants. Tel une énorme fourrure noire qui recouvre les deux armées pour les perdre dans les ténèbres, le nuage obscurcit toujours le lieu de la bataille. Je me rends compte que je souris atrocement, ivre de violence et de sang. Le craquement des os de mes adversaires, le tonnerre et la férocité de l’orage deviennent une tendre mélodie à mes oreilles.

L’orage prend place dans la bataille, il devient une troisième armée. Bruyant, il handicape tous les combattants, les éclairs qu’il lance illuminent les champs de bataille d’une pâleur mortelle et dans ces moments là on peut voir le massacre, l’œuvre horrible de la mort. Faucheuse sans répit, main dans la main avec Morrigan, anéantissant au hasard les corps.
Ce soir, elles seules festoieront.

La pluie est si drue qu’il est difficile de discerner ses adversaires. Je ne vois plus mon épée, mes compagnons ou même le sol. Le nuage, lui, est partout, il gronde, crache des éclairs de tous cotés. La pluie m’inonde complètement alors que je prend conscience que je suis a terre. Les hurlements continuent au loin, presque étouffés. La bataille ne cesse pas pour me voir expirer mais par Lug, peu m’importe. Comment peut-on ne pas admirer le ciel ? Ce nuage est si merveilleux, sa beauté me transcende et ses éclairs me percent de toutes part. Finalement, il me semble qu’après ce nuage plus rien n’existera.

Plus rien.

(nouvelle d'introduction de la nouvelle édition de Nemedia. Illustration de Java)