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dimanche 15 mai 2011

Gonin-Ish // Naishikyo-Seka


GONIN-ISH est un groupe japonais qui s’était déjà fait remarquer avec le concentré de Death / Rock / Fusion Expérimental qu’on pouvait trouver sur leur premier opus nominatif. Réedition de leur second album, ce Naishikyo-Seka arrive à point-nommé chez Dame Season Of Mist pour se rappeler à notre bon souvenir, notons juste que l’original était sorti en 2005.


Hop, je me sert une « Singha » pour écouter ce truc. J’ai pas plus japonais en bière pour l’instant (le reste a été mystérieusement bu).


GONIN-ISH (qui signifie « To unite songs by five members » en Japonais, remarquez comme je suis doué en langues, mine de rien) est un groupe remarquable sur bien des points. Le premier, et non le moindre, c’est cette faculté à pouvoir naviguer entre les styles et les ambiances dans le même morceau dans le seul et unique but de faire vivre à ses auditeurs différentes atmosphères. Le tout étant salement technique et carrément bien maitrisé, chose que l’on ne peut, là encore, retirer au groupe. Je ne suis pas musicien mais j’ai envie de dire « woa », là.


Autre point assez fascinant, et qui rejoint quelque chose dont je suis friand, c’est cette facilité que semble avoir le groupe à pondre des structures de compositions qui semblent assez chaotiques mais qui finalement tiennent très bien la route, amenant l’auditeur à se casser le nez sur un rythme méga entrainant ou poussant un pouka-blast à se briser net sur une mélodie super planante débarquant brutalement. Ben oui, je reprends les expressions de mes gais et poilus collègues. Mais quand ça dépote ça sert bien, mine de rien, d’ailleurs mon cousin Martin en a encore le nez qui saigne.


Ce travail de recherche d’ambiance au travers de cassure des structures de compositions se rapproche par certains points au travail de groupes comme EPHEL DUATH ou LE GRAND GUIGNOL, mais avec un petit truc en plus, une faculté innée à s’approprier tout un pan musical qui n’appartient nettement pas à la Scène mais qui surferait plutôt vers du rock progressif. Mais le groupe retombe toujours dans la sphère du Death et du Metal en général, assaisonnant ses compos complexes de guttu ou de courts blasts de rigueur.


Travail Elitiste ? Il me semble même que c’est le propos du groupe sur ce Naishikyo-Seka (qui signifie « Your Inner World ») tant tout le pan culturel japonais qui nous échappe tellement dans l’Hexagone parait primordial pour écouter GONIN-ISH. D’ailleurs, il parait que le groupe est même difficile d’accès pour les Japonais qui en sont fans car le vocaliste Anoji Matsuoka a pris soin d’écrire ses paroles avec des vieux mots japonais difficilement compréhensibles, même pour les initiés.


Musicalement, donc, GONIN-ISH surfe sur pas mal de truc, des riffs à la KING CRIMSON ou à la DANAVA, des ambiances jazzy comme on peut en trouver sur le travail de EPHEL DUATH, donc, mais également quelques riffs d’ambiance japonaise (même si je pensais en trouver plus, ben ouais, ça restait assez logique) ou des mélodies rappelant par moment les cultissimes DREAM THEATER et leurs fameux duos claviers / grattes. En prime, les japonais semblent friands du duo chant lyrique féminin et guttu qui cartonne alors que tout s’affole brusquement derrière. Tout cela rend du plus bel effet.


Un mot sur l’artwork qui, comme d’habitude, m’a aiguilles vers l’album. Il semble que c’est une peinture réalisée par les membres du groupe, donc à même de coller avec les propos de l’opus. Un travail de qualité représentant un monstre Cthonien composé d’élements végétaux qui se répand sur les hommes (et par extension sur l’humanité). Qui a dit « Mononoké Hime » ?


Bref, rien d’attendu, rien d’accessible. Que du travail d’élite, appréciable par les élites, un ovni incroyable à écouter une bonne dizaine de fois au moins avant de penser pouvoir y comprendre quelque chose. Et c’est ce qui est bien justement. N’allez pas balancer ça aux jeunots qui découvrent le Metal avec du Fashion-Metal ou du GOJIRA, ils ne comprendraient rien. Des découvertes comme ça, Dame Season, c’est quand vous voulez.

Moi je m’en remets un coup.



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