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mercredi 16 novembre 2011

Kreator // Hordes Of Chaos

« Grand-père ! Raconte-moi une histoire ! »

« Hmm, bon ok. Allons chercher ton livre de contes. »

« Non, non non ! Pas une de celles-là. Une VRAIE histoire ! »

« Une VRAIE histoire ? »

« Oui ! Parle-moi de ce qui se passait quand tu étais plus jeune ! »

« Hmm ok. Il y avait cette bande de jeunes, tous à l’école encore. Ils jouaient un peu dans le garage de leur grand-mère. Ils aimaient la musique brutale, ils avaient des idées plein la tête, des envies d’horizon et pas un poil d’organisation. Mais ils avaient la rage. Ils en voulaient encore et encore, ils pouvaient défoncer tous les murs avec leur énergie, même si à cette époque elle partait dans tous les sens.

Puis on les remarqua. On pensa qu’ils étaient suffisamment au point pour enregistrer vraiment quelque-chose. Eux ne le voulaient pas, ils préféraient s’améliorer. C’est donc presque contre leur plein grès qu’ils rentrèrent en studio, alors qu’aucun d’entre eux n’avait de permis pour s’y rendre et se faisaient amener par papa et maman. Imagines les TOKIO HOTEL avec des cartouchières à la place des t-shirts et tu comprendras un peu l’ambiance, sauf qu’ils s’appelaient les TORMENTOR.

«Les TORMENTOR ? Je ne connais pas du tout ce groupe, moi ! »

« C’est vrai, mais ils changèrent de nom par la suite. Ce qui est important, c’est que ce groupe pondit ainsi un premier album très nerveux, plein de bonnes idées mais complètement sabordé par sa réalisation et son non savoir-faire abominable. Néanmoins, cet album arrivera a se hisser comme précurseur de Thrash, grâce a sa brutalité primitive et son énergie incroyable. Mais rien ne prouvait, à sa sortie, que le groupe qui l’avait pondu aurait une telle renommée et une si brillante carrière. »

« Une si brillante carrière ? Mais dis moi, grand-père, comment s’est finalement nommé ce groupe » ?

« Comment ils s’appellent ? Ce sont les KREATOR ! »


Pas loin de 20 années plus tard, une obscure rumeur se propage. Les ténèbres gagnent jusqu’aux campagnes, le bruit s’insinue jusque dans le lit des innocents. Le grand ancien se réveille, après avoir pondu le très bon « Enemy Of God » qui clôturait des années d’expérimentations de toutes sortes. Après avoir prouvé que rien ne résiste à la tempête allemande et reconquit son trône, KREATOR est sous les meilleurs auspices pour nous servir un pur moment d’agression comme le groupe les manie si bien.


C’est avec une volonté d’être le plus directs possible, de s’enregistrer avec un son vraiment live et dans un contexte politique plus que tendu, que ce « Hordes Of Chaos » est enregistré. Et autant dire que le résultat est époustouflant, condensé à l’extrême, véritable brûlot débordant d’énergie (comme toujours avec les KREATOR, diront les plus fans), d’agression maitrisée à la perfection et de tempo tenu à bras le corps, une cadence qui ne ralentit jamais, sauf sur quelque bridges (et encore, c’est pour exploser encore plus fort, comme sur « WarCurse » ou pour préparer une déflagration énorme, comme l’introduction « Corpses Of Liberty »).


Mais revenons à nos moutons. KREATOR nous sert donc sur ce –fabuleux- album une recette toute simple. C’est du « tout dans ta gueule, tout le temps, et si t’es pas content j’en remets une couche ». Des riffs acérés à l’extrême, la ligne de chant, toujours plus « evol » de master Petrozza, toujours plus nerveuse au fil des années atteint sur ce formidable « Hordes Of Chaos » des sommets de toutes beautés, ne relâchant qu’a des très rares occasions ce chant hurlé qui lui est si caractéristique (mais qui est, ici, manié d’un bout à l’autre de l’opus). Les mélodies inhérentes au combo sont toujours présentes, ne vous affolez pas, et servies sur un plateau. Mais franchement, dans la déferlante on s’en soucie guère, tant on est occupés à en prendre plein la gueule, un peu à l’image de la batterie de Ventor, de plus en plus véloce et puissant au fil des enregistrements. Niveau écriture, les paroles retranscrivent parfaitement l’angoisse et la violence de la propagande militaire, et le chaos planétaire actuelle. Petit plus pour le superbe pré-chorus de « Radical Resistance ».


Petit bémol (le seul de l’album) l’intro de « Amok Run », calme et pas forcément super efficace. Mais franchement c’est une goutte d’eau dans la mer.


Dans la cave de mon grand-père, comme dans ma discothèque, il pourrait rester des grandes bouteilles de vin, ou de vieux enregistrements datant d’une ère révolue. Celles de haut cépage, qu’on boit en levant le front, ces moments où l’on se dit que c’est une bonne cuvée, que le producteur ne pourra jamais faire mieux et on s’emmerde en le buvant. Et il y a cette bouteille dont le vin a viré au vinaigre. Plus agressif, plus violent que jamais, le gout de cette bouteille changera ta façon de voir le metal. Et cette bouteille te brulera la langue, et tu te souviendras longtemps d’elle et de son cépage.



Incontestablement, KREATOR nous sert en ce début d’année 2009 ce qui restera surement pour longtemps l’un de ses meilleurs efforts.


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