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lundi 7 novembre 2011

Lofofora // Monstre Ordinaire


Un homme désemparé, probablement aliéné par une société qu'il ne comprend plus et qui le rejette, traîne péniblement sur quelques mètres de bitume (ou de sable solidifié) une atroce pelle qui lui a servi à massacrer quelqu'un, ou plus probablement à enterrer et à enfouir bien profond ses idées, ses rêves et ses fantasmes sur un monde à l'agonie dans lequel il n'a manifestement plus sa place.

Jolie image.

On se perd, on se bat. Si l'on pouvait déjà élever le débat. Aucun miracle sur nos chemins de croix. Ca non.

Je dois bien avouer que pour ma part, j'avais été conquis par le précédent effort des Lofofora, le très critiqué « Mémoires de Singes » ou les Lofof prenaient des risques, tablant sur des textes profonds, limite introspectifs par moment et où, en plus, y'avait du Stupeflip et beaucoup de travail, comme pour un album d'Astérix.

Aller hop, je m'ouvre une bonne « Combe Aux Loups », pour fêter le retour des Français, une bonne brune comme je les aime (pas seulement en femmes, et non) à l'odeur de caramel et de raisin mais qui laisse un goût de regret en bouche.

« Je crache les mots plus vite que je les mache », voilà qui est dit. L'intro de l'album pose des bases simples, sans ambages. Reuno, comme à son accoutumée, éructe des lyrics incisifs, haineux et frustrés, loin de la consternation et de la contemplation d'un monde perdu qui faisait à mon sens le charme de l'opus précédent.

En même temps les temps ont changés. Si sur « Mémoires de singes », l'oppression et la peur que notre monde (et plus prosaïquement notre pays) parte en couille tenait le haut du pavé, de nos jours on le sait. C'est la merde et le peuple est effacé devant une minorité menée par le bout du portefeuille.

Nerveux donc, le nouveau Lofofora est également sur le mode du « tout au taquet », avec des guitares qui hurlent leur rage, une batterie implacable et une voix toujours en avant, qui ne s'occasionne que quelques moments de calmes.

Donc qu'on se le dise, cet album de Lofofora est fibreux, sans concession et c'est exactement ce qu'on attend d'eux. On est même très contents et on s'en félicite.

Non ?

…. Et bien... Pas tout à fait...

Car, en effet, à l'image de ma Combe Aux Loups, le lieu, le temps, l'énergie et les moyens mis en œuvre nous faisaient présager à un GRAND moment de musique (ou de bière, c'est selon de quoi on parle). Mais, hélas, comme ma « Combe Aux Loups », le dernier Lofofora montre les dents mais laisse comme un goût de regret en bouche.

Ok, ça envoi. Ok c'est du lourd, ça gueule et ça dénonce mais tout de même... L'opus tend à se tirer sur la longueur et les morceaux deviennent longs et presque répétitifs à l'écoute sur le temps. Reuno est toujours aussi bons mais, putain, qu'est-ce qu'ils étaient bons les textes de « Mémoires... », pourquoi revenir à des symboliques obscures, qu'est devenu le style de chanson comme « La Belle Vie » ?

Mais attention, hein, l'album est très bon. Ca reste du Lofofora, avec du « tout au taquet » et qui dépote Mémé Jeanine dans son jardin sous la pluie (et c'est sûr que ça tombe drû comme de la merde en tube). Mais les auditeurs qui suivent depuis un bout de temps la bande a Reuno et qui les ont vu évoluer sauront bien voir que le groupe n'est pas à son maxi, assurant juste le minimum syndical.

Par contre, ça doit envoyer en live, du coup.

Les fans se jetteront dessus, les allergiques n'y changeront certainement pas leur opinion.

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